On a tous eu la surprise, surtout depuis l’avènement des sites communautaires, de voir resurgir dans nos vies des connaissances anciennes, dont certaines, devaient rester à l’état de souvenir, car celui ci n’engageait pas des prolongations possibles et souhaitèes, la jeunesse n’ayant pas les mêmes besoins. Madness est un groupe ami de cette adolescence. Presque un pote qui nous a souvent aidé à dérider une boum quand nous obstinions à mettre un Joy Division qui faisait notre fierté, mais aussi le cauchemar de nos après midi festive, et avant tout mise sur pied pour emballer. Le soucis c’est que les boums sont maintenant le fruit de nos enfants, et que nous n’emballons plus à l’avenant, le Maire étant passé par là. Si cette question de génération devait être posée, c’est que les retours de Madness pouvaient porter à précaution. Ce sera de ce fait une vraie surprise que d’entendre ce groupe qui a démocratiser un mot de trois lettres, de parler une langue plus complexe, plus pop, le tout au service d’un album concept, comédie musicale en devenir, sans québécois ou derviche tourneur efféminé aux commandes. Madness chante, comme clin d’œil probablement à des pics probables, « Forever Young », comme si Madness avait, en changeant d’écriture, modifié son braquet. Limpides et addictives, les chansons du groupe ne séduisent pas par l’entrain, la sève n’est plus la même à cinquante ans, montrant une vraie aptitude à écrire des pops songs que nos enfants pourraient écouter sans pourfendre le gâtisme avancé des parents. Nous validerons donc la demande de Madness d’incorporer notre liste d’amis, car le temps peut parfois nous jouer de belle surprise. Joli come-back.