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Depuis le temps que le groupe anarcho-canadien existe, la colère n’est pas retombée. Ou alors, peut-être, les membres ne se réunissent-ils uniquement lorsqu’ils sont énervés ? Toujours est-il que, quelle que soit l’explication, cela produit des disques magnifiques, où la tension est palpable, le son au bord de la rupture, les images visibles.

Quatre morceaux suffisent pour que "Allelujah ! Don’t bend, ascent" nous raconte l’histoire du monde de ces dix dernières années. Dans "Mladic", du nom du criminel de guerre serbe, les nuages sombres envahissent le ciel, un tintinabule s’installe, ce qui pourrait être une cloche de Père Noël se transforme en martèlement de machines outils, des machines de destruction massive, probablement. Et malgré une légère accalmie en cours de morceau, tout cela se termine au son des casseroles martelées par les étudiants canadiens en colère (la colère, encore), qui défilaient au moment de l’écriture du disque.

Les trois morceaux qui suivent sont mauvais pris un par un. Nappe sonore pour l’un, jeu sur une guitare saturée pour l’autre, quelques artifices d’arrangements pour le troisième. Oui, mais voilà, lorsqu’on écoute l’album (un concept que les moins de 35 ans ne semblent pas connaître), dans l’ordre et d’un bloc (un autre concept à l’heure du mp3 et de la fonction shuffle des lecteurs digitaux), ces trois morceaux suffisent à peine pour se remettre des émotions ressenties pendant "Mladic". Un peu comme on est heureux de n’entendre plus que du vent et un vague crachin après un terrible orage accompagné d’éclairs terrifiants. Et à la fin des quatre titres, heureux et vidé de toute tension, on pense au bonheur auditif qu’on vient de vivre.




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