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J’arrive en retard.

J’ai loupé la première partie.

Mes amis retrouvés me disent que je n’ai rien loupé.

Je viens de Périgueux où je travaille momentanément.

Pas grand monde sur l’autoroute pourtant très chère.

La salle du Rocher de Palmer est divisée en 2.

Dans le deuxième espace, en même temps que les Breeders, la fête de fin d’année de je ne sais quelle école.

Cela explique tous les enfants et les familles que j’ai vus sur le parking.

Je me suis demandé si je ne m’étais pas trompé de salle.

J’avais demandé une "accréditation photo" à Beggars.

Pas de réponse.

Les vigiles m’invitent à déposer mon appareil photo dans ma voiture.

Ça m’agace.

Je suis trop habitué à prendre des photos.

Je suis tout bouleversé d’avoir les bras ballants pendant le concert.

Voici le setlist des Breeders (d’après mon ami et docteur ès Breeders Aymeric Monségur) :

- l’ensemble de l’album "Last Splash" dans l’ordre

- deux extraits du maxi "Head To Toe" : "Head To Toe" et la reprise de Guided by voices "Shocker in Gloomtown"

- quelques morceaux de l’album "Pod" : "Lime house", "Oh", "Hapiness is a warmgun" (Beatles cover)

- deux titres du EP Safari : "Safari" et "Don’t call home"

Étant un fan depuis l’adolescence, j’ai été un peu ému de voir les soeurs Deal et leurs copains débouler sur scène devant moi pour de vrai.

Comme dirait un de mes potes présents : "c’est dingue, on a toujours l’impression qu’elles viennent d’apprendre à jouer !"

Je précise (il me semble) qu’il parlait de leur attitude face aux instruments, pas du résultat sonore.

Toujours est-il, les Breeders ont cette capacité d’être à l’aise sur scène (en apparence en tout cas). A l’aise et d’une simplicité rare. Un peu comme des groupes comme The Ex. Je ne sais si c’est l’expérience. Quelqu’un pourrait me dire si elles étaient comme ça en 1990 ?

Les Soeurs Deal donc, discutent , blaguent, Carrie Bradley, la violoniste est survoltée, Jim MacPherson, le batteur est très appliqué, j’ai cette sensation un peu désagréable qu’à tout moment il peut faire une erreur. Je ne sais pas pourquoi. Ça n’est pas arrivé en tout cas.

Quant à Josephine Wiggs à la basse, elle reste imperturbable regardant le manche de sa basse.

L’air ultra sérieux. Aux antipodes de l’idée que je me faisais d’elle, comme dans cette vidéo de l’émission Late Night with Conan O’Brien en 1993 :

Certains morceaux me font plus d’effet que d’autres.

C’est le cas de No Aloha, Hag, Invisible Man & Saints par exemple.

Il s’en dégage une mélancolie, une nostalgie qui opéraient déjà quand j’ai découvert ces morceaux il y a un peu plus de 15 ans.

De les voir exécutés sur scène fait monter le cran de quelques points.

Kim et Kelley (Deal) on toujours des voix sublimes.

Le début de No Aloha donne des frissons.

La voix de Kim résonne dans la salle, sans un bruit.

"[...] si Kim Deal a la plus belle voix rock féminin de tous les temps, sa soeur est ex aequo !" (Aymeric Monségur, encore lui)

Après la fin de Last Splash, les filles reviennent jouer 7 morceaux.

Super moment : le début saccadé de Shocker in Gloomtown, la première chanson du rappel.

A ce moment là j’étais un peu stressé à cause d’une histoire de clés.

Je me suis enfui dès l’amorce du mouvement de dépose de guitare des musiciennes à la fin du dernier morceau, en espérant que ce fût bien le dernier.

Un de mes indics m’a rassuré sur ce point quelques minutes plus tard.