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« Nous nous complétons bien. Thomas dans les aigus et j’ai une voix plus grave. A nous deux, nous pouvons couvrir trois octaves, Il compose des morceaux à 60 bpm et moi à 130. Les miens durent 3 minutes et les siens 7. » C’est ainsi que Kid Loco présente le projet My Own Ghosts.

Ce projet est né de la rencontre d’un producteur, Kid Loco et d’un groupe, Old Mountain Station. Si tout à la base était fait pour les opposer donc, l’évidence saute aux oreilles, et cela, bien avant ce projet, déjà sur les albums de OMS. Le duo Kid Loco et Thomas Richet (chanteur de OMS) s’est entiché pour l’occasion de deux autres membres, Simon Beaudoux d’Exsonvaldes (que je vais m’abstenir de vous présenter si vous êtes un fidèle d’ADA et que je peux vous ordonner de découvrir rapidement si vous ne connaissez pas) et de DJ Seep histoire de transformer ce projet en un groupe, le premier pour kid Loco depuis The Brigades.

Éclaireur d’un album à venir, My Own Ghosts est l’une des jubilations musicales contre laquelle il n’y a pas à lutter. Déjà, car il fourmille de références, mélangées, secouées, mais jamais fracassées, car chez ces musiciens la bienveillance sensible est de mise avec des styles. Ensuite, car Thomas Richet chante, et rien pour cela je suis même prêt à m’interdire de consommation de chocolat noir pendant un mois pour m’acheter l’intégrale de n’importe quel chanteur, même le moins estimable, pour peut que ce soit une relecture complète chantée par Thomas. L’expression il pourrait chanter le bottin aurait sa place, sauf que le bottin s’est fait depuis longtemps fait botter le cul par le numérique, qui lui donc n’a pas de respect.

Pour peut que vous ne soyez pas indifférent à des mouvances aussi variées que le Shoegaze, l’indie, le psychédélisme ou l’américana (une reprise étonnante et vivifiante du Fuzzy de Grant Lee Buffalo semble être une passerelle, la table sur laquelle un pacte serait signé entre Ride et des enfants spirituels de Neil Young) et que vous ne soyez pas effrayés par des histoires pouvant fleurir dans les pages glauques des faits divers, ce disque est pour vous. Si vous êtes en plus libre pour les semaines à venir, il pourra vous accompagner, car entrer et se plaire dans cet univers donne au retour le sceau de l’impossible.

Disque tout aussi hanté qu’habité, ce EP semble ne pas connaitre le compromis, le remplaçant par une notion que nous perdons à mesure que nous perdons nos vies à force de vouloir la gagner, le plaisir.




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