> Critiques > La Clipothéque



C’est l’histoire d’une fille qui composait diverses mièvreries rétrogrades – le genre de chansons dont même Fun Radio, au début des 90’s, se serait gaussé – et qui, avec un gros chèque en blanc du label aux médias, remporta les six numéros + le complémentaire. Le casse de la décennie ! Même l’Angleterre, qui ignore visiblement l’existence de groupes français tels que MNNQNS ou Metro Verlaine, s’est entichée de la dame. Du coup, Christine and The Queens se la joue un peu star (la jeunesse, certainement), un peu diva (trop de couves ?) et, plus grave, grande musicienne. Finalement, c’est son problème. Voire même : tant mieux pour elle – personne n’était obligé de se fader son premier album –, qu’elle en profite au maximum avant de finir jurée à la Star Ac’.

L’absolution n’étant pas un vain mot, on décide d’écouter le nouveau single de « CHRIS » (comme on dit chez les quarantenaires branchés), sans idée préconçue, pour se tenir au courant de l’actualité commerciale, car certaines journées sont tellement amorphes que l’on serait prêt à s’infuser tout un album de Chaton et à lui trouver des qualités avant-gardistes.

Au début, lorsque les notes de « Damn, dis-moi » retentissent, on pense à Ophélie Winter (mais si, souvenez-vous : Dieu lui avait donné la foi), au milieu aussi, et à la fin encore plus. C’est donc ça, Christine and The Queens !? Une rythmique Casio, un funk javellisé, une voix directement échappée de l’émission culte Dance Machine, et des paroles, heu, des paroles, comment dire ? « Ma tristesse affectera ma mâchoire », chante cette digne héritière d’Egma et de 20 Fingers – devant une telle chanson, on veut bien croire à une confession.

On pourrait casser du Christine and The Queens sur encore trois paragraphes, mais la nullité du titre, à la longue, éveille un terrible sentiment d’injustice : nous recevons chaque semaine une vingtaine d’albums français (labélisés ou autoproduits, qu’importe) dont l’intégrité et la nécessité de certains laissent admiratifs. Des musiciens virtuoses ou amateurs, glandeurs ou bosseurs, qui s’accrochent à un idéal (souvent utopique) ou qui ne demandent qu’à partager leurs travaux (sans attendre la venue du messie). De ce point de vue, « Damn, dis-moi » est une injure à l’encontre d’une scène française qui n’a peut-être pas les bons contacts sociaux, mais un talent (musical, vocal, d’écriture) dont CHRIS est totalement dépourvue.




 autres albums


 interviews


aucune interview pour cet artiste.

 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.