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Il y aurait peu à dire sur le groupe Migala, découvert au travers de ses collaborations avec Will Oldham. Peu à dire car ce groupe n’a pas duré, ne s’est produit qu’une poignée de fois en concert, et surtout car c’est un groupe espagnol (de rock, je précise) dont le chanteur chante en Anglais. Je ne vous cache pas que ça rend les textes difficiles à comprendre (c’est ma faute, ayant été forcée de prendre Allemand LV2 comme plein de pauvres gosses soumis à l’injonction parentale, je ne pige rien du tout à l’ Espagnol).

Surtout actif entre 1996 et 2005, Migala est souvent associé à Calexico, à The Notwist, car inspiré, de par son ancrage géographique, par des artistes français tels que Dominique A. et Yann Tiersen, dont tous ces groupes se réclamaient alors. En témoignent leurs enregistrements souvent truffés de prises de son ambiant (bateau qui gite, bruits de sirènes, de vélo…) à la Diabologum et de références - type mariachi - à la culture espagnole. Précisons ici les intentions du leader du groupe, Abel : « Cet album est plus le résultat d’un effort commun, ne serait-ce que dans la répartition des rôles. C’est un véritable travail d’équipe, et c’est aussi pour cela qu’il est beaucoup plus cohérent. » Quel album ? Abel Hernandez évoque ici « Asi Duele un Verano ». Rien qu’en ce qui concerne ma petite personne germaniste, j’ai re-découvert ce disque en novembre dernier, en manipulant un autre vieux CD où le nom de Migala ("thanks to Migala") était imprimé en tout petit. 

Comme la miette de madeleine que sa tante Léonie faisait tremper pour Proust dans une cuillère de tisane, tout est remonté des tréfonds de mon inconscient : « Hé mais Migala, j’adorais, qu’est-ce-que j’ai bien pu fabriquer ces vingt dernières années ? » Eh bien il faut croire que j’ai perdu mon temps - et mon CD - parce que le ré-écouter en ligne m’a littéralement bouleversée. C’était comme tomber dans les bras d’un vieil ami à qui on n’a besoin de ne rien dire parce qu’il sait déjà tout de nous. 

Oui, c’est mon adolescence qui s’est achevée avec ce disque de Migala au pied de mon matelas d’étudiante, entre un paquet de noix de cajou et les romans de Marguerite Duras. On se connaît bien « Asi duele un Verano » et moi. 

Je vous en ai déjà trop confié, il est temps d’écouter (s’il-vous-plaît) « When I go I go » et « Unlost memory » et… oh et puis tout l’album en fait. Extraits de « Asi duele un verano » (j’ai cherché pour vous, en Espagnol ça voudrait dire : « C’est donc comme ça que ça fait mal ») ces morceaux sont assez emblématiques des conditions d’enregistrement de l’album. Mon favori : « On not given farewells », ce n’est pas un morceau très long mais il est très attachant, et puis allez, écoutez-le, vous entendrez comme il se termine, un petit bruit très court mais qui en dit beaucoup !  « On not given farewells »... Zut alors, il faudrait toujours, toujours pouvoir dire « Au revoir ».




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