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Ah, quel délice que les récentes rééditions, par le label berlinois Morr Music, des disques du si délicat duo Tenniscoats ! Saya et Takashi Ueno savent néanmoins vivre au présent, en témoigne la sortie du quatrième album du super-groupe Spirit Fest, au sein duquel ils sont entourés par rien de moins que Markus Acher (The Notwist, Lali Puna), Mat Fowler (Jam Money) et Christoph Beck aka Cico Beck (Joasinho). Bear in Town, dont le seul titre est un appel à la mélancolie (image poignante que celle d’un plantigrade errant loin de son milieu naturel, bousculé par les hommes et leur éternelle propension à maladroitement s’approprier le monde), décline en six morceaux aux arrangements vaporeux une certaine vision de l’harassement – en guise d’ouverture, le quasi-instrumental Kou-Kou Land, vous collera un spleen monumental. Si, par la suite, certaines chansons, en anglais et en japonais, tendent vers la pop (Like A Plane, pas loin de Belle and Sebastian), l’ensemble se drape dans une sensibilité à fleur de peau, peau certes très douce, mais frémissante de caresses d’une suavité parfois étonnante – la bossa-nova cotonneuse de Hill Blo ou la country feutrée de Bear In Town. Dans la lignée des albums précédents de Spirit Fest, on retrouve la pâte sonore typique de nos compagnons de siestes éveillées et ce goût prononcé pour les orchestrations à la fois minimalistes et riches en détails. A écouter le nez au vent, en caressant du regard les nuages qui passent, passent et ne reviennent jamais.




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