Caught Laughing. Littéralement " (sur)pris à rire ". Et effectivement, le visage se fige en une expression de contentement à l’écoute de ce troisième long format de Fiel Garvie. Caught Laughing -prévu pour septembre- déroule un peu plus le fil d’une pop iconoclaste et éthérée déjà tissé sur Leave Me Out Of This, leur précédente réussite évoquée dans le numéro 41. Neuf titres vaporeux et " nouvelle vague " (pour l’état d’esprit moderne). Neuf chansons méditatives qui ne fixent pas leurs pompes mais la ligne d’un horizon brumeux. Le diptyque " Special Rate "-" Estimate " met en musique la torpeur de l’étourdi qui aurait pris un Actifed Nuit, de jour. " The Palace Lights ", prochain single à paraître en juillet, électronise un poil le débat ; un clavier bègue s’y étourdit à suivre des guitares aux motifs concentriques. Valable. Pourtant le véritable moment de grâce advient piste 4 (AD) : plus de six minutes de pop Mister Freeze et aérienne magnifiées par le chant soufflé de petite canaille facétieuse d’Anne Reekie . Viennent ensuite trois morceaux spectraux à la beauté fiévreuse (" All Of You " ) ou faussement sereine (" Off and On Again "). Le disque s’achève avec le " plus hanté tu meurs " " We Wish ", son mélodica et sa batterie languide. Dans une des sections de leur site internet, les Fiel Garvie évoquent une industrie du disque clairement salope qui n’a pas manqué de leur tanner le cuir par le passé. Avec cet album -mixé par Geoff Allan (Arab Strap, Teenage Fanclub…)- les Anglo-Norvégiens ne pouvaient pas mieux solder les comptes établis auprès de ces quelques maisons de disques autrefois grimaçantes mais désormais surprises à rire. Jaune.