Croisés aux cotés de Miossec, Emma, Dominique A ou plus récemment de Laetitia Shériff , Olivier Mellano et Gaël Desbois forment depuis quelques années le groupe Mobiil. Si un premier album, Prendre L’eau, paru en 2001 chez Alice In Wonder avait délimité le territoire sonore des Rennais, Contre Le Centre en précise le cadre : textures sonores denses, mélodies claires qui avancent sur des rythmiques élaborées, élégant et brillamment arrangé, textes ouvragés. En trois ans, Mobiil a ainsi su affiner ses traits, donner du relief à une musique aventureuse et fâchée avec la routine conviant habilement rock et électronique, les guitares de Dominique A et les Ondes Martenot de Christine Ott. Car ici la chanson préfère les contours flous d’atmosphères et d’impressions que les limites d’un format étriqué. Olivier Mellano et Gaël Desbois développent ainsi des morceaux qui s’ancrent dans des ambiances riches en sons sans jamais être irrespirables. Jouant subtilement avec les pleins et le vides, l’apesanteur de rythmiques appuyées et l’aérien des Ondes Martenot, Mobiil impressionne par sa capacité à jongler avec les climats (l’ensoleillé C’est Simple, l’instrumental industriel Avec Les Dents, les nocturnes Contre Le Centre et Ca Bouge, le disco ludique Discomobiil, etc…) les textures (rêches et âpres sur Les Régions Amouricoles ou Dans Le Mur, tendres et légères sur Les Grands Magasins, L’Univers Frime, de L’usure Des Appareils Electroménagers), son impeccable travail sur les matières amplifiées et rythmiques ou son utilisation intelligente des samples. Sombre mais jamais défaitiste, Contre Le Centre place définitivement Mobiil sur la carte des formations hexagonales à suivre de très près. Pour ceux qui n’aiment pas " la merde en boite " .