Il faut parfois savoir se taire, ou tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Prendre son temps pour la parole, peser les mots et les confronter entre eux avant de les exposer ensemble afin qu’ils ne détruisent pas le propos. C’est cette attitude qu’il fallait adopter face au plantureux premier album de Vibrion, qui mélange mots et influences musicales diverses, qui mélange religion (des fusées à khôra) sans même porter atteinte à la moindre croix, au moindre voile à la moindre représentation. Disque hors norme, Vibrion est probablement le disque où l’humain à la plus grand place et dans lequel l’homme pourra trouver sa place sans pour autant faire une croix sur son histoire. Ne sommes nous pas tous des morceaux décollés ? Décalés ? Se demande Vibrion sur la fantastique fresque. Entre électro et rap, Vibrion lorgne autant vers Programme que vers les Fabulous Trobadors (l’Amérique), pesant tout sans faciliter, prenant de lourdes charges les rendant plus adaptées à un phrasé chanté. Tout cela peut paraître abscons si la douceur de l’accent d’Eric Cartier ne jouait avec les angles pointus de la résistance à la vie sans guerre petite ou grande. Vibrion est une personne agitée, Vibrion est un groupe d’agitateur d’idées sans faire pour autant de la Méditerannée un lit d’ouragan mais un mirroir pour poête. A découvrir absolument..