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Quand des voyages ensoleillés surgissent les brumes polymorphes, la beauté des sons l’emporte sur la grisâtre des cœurs et le folklore de pacotille est définitivement rangé au rayon des acabits fallacieux pour fonctionnaires du sentiment en mal de lumière tropicale. De fonctionnaire fallacieux, nulle question chez Apostle of Hustle, projet d’Andrew ’Broken Social Scene’ Whiteman, qui au détour d’un voyage sur l’île de Cuba, en est revenu les bagages remplis d’une idée précieuse, un album où la guitare cubaine jouerait un rôle prépondérant et giratoire (d’où le titre de l’album). Heureusement, en homme de goût qu’il est à coup sûr, Whiteman ne se prend pas pour une star de la salsa et nous évite le coup de la musique pour bar à tapas, grâce lui en soit rendue. Et si les chansons n’ont pas toujours la force mélodique voulue et se méprennent parfois dans les filets de la confusion bruyante, les interventions judicieuses des nombreux amis du musicien canadien ajoutent ici une touche à la Tortoise (Energy of Death, Dark Is What I Want), là une touche à la Sonic Youth (Sleepwalking Ballad), ou encore ailleurs un air de Pinback (Kings & Queens, Animal Fat) ou de Beach Boys (Baby you’re In Luck, avec la délicieuse Feist et son chant cristallin), oh la belle collection de perles que voilà. Et si nous devons regretter au passage le chant par moments trop monocorde d’Andrew Whiteman, cette excursion en excellente compagnie nous donne des envies de passeport pour le grand air universel, et c’est déjà beaucoup. Vive Cuba, vive le Canada, vive la musique.




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