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Dans cette époque des pertes d’identités, on nous demande de croire dans un monde où le faux est partout polluant l’air et amaigrissant. Dans un soucis de ne pas se plier aux ordres je décidais de ne plus croire en rien, ou presque, sans trop forcer un naturel trop longtemps dupé par une gentillesse bêtifiante. Quand il y a plus de trois ans je recevais ma première demo d’angil il me fut très simple d’y croire, voir de ne plus croire qu’en ces chansons fragiles, touchant les os et caressant les chairs. Trois ans après c’est chez nos toulousains favoris d’unique records que ce stéphanois sort son, premier album teaser for : matter. Éclairé partiellement par un premier titre pour le volume 3 de nos compilations, teaser for : matter n’est pas un collage propre des demos passés. Mickael Mottet certainement toujours sur la brèche de sa fêlure créatrice, nous propose aucune relecture si l’on excepte l’indispensable an old acquaintance et une reprise attachante des breeders. Produit par gilles deles (alias lunt) cet album s’inscrit dans une histoire du songwriting échappé de l’emprise de la lo fi et du peu de chose. Ici les arrangements décuplent l’impact émotionnel des titres et promet à l’album de ne pas connaître un unique pèlerinage. Angil donne de la lumière à ses chansons, que d’autres auraient certainement réservées à la poussière d’une cave par économie de moyen institutionnelle et tendance chemise trouée. Quand Angil chante qu’il est happy nous le croyons même si comme on s’en doute le bonheur ne né jamais du repos des âmes. Une fêlure pour écrire, une voix, des arrangements pour tout faire trembler et la douceur d’un froid piquant pour mettre nos sens aux abois. Après cinq ans de chroniques toujours droites et sans concession je vais vous demander de me croire et de vous lever. Difficile d’arrêter d’en parler…wake up !!!.