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Pas la peine d’être un géographe de renom pour savoir que la Suisse n’est pas plus bordée d’océan ou de mer que la France n’est pourvue d’un avenir. Tout juste perturbés par des victoires maritimes de bateaux ou navigateurs Suisse, nous pouvions douter de nos livres, pour finir par nous avouer la chose. Ozo Viv conformera la chose. Comment être plus réceptif à la mer d’huile démontée de l’intérieur de Labradford, qu’en habitant loin de la maîtresse de la terre. En dix titres Bruno Fleutelot ne s’échoue nulle part, peut-être sur une plage habitée par Radiohead pour un magnifique et grandiose mare australia, peut-être sur des récifs plus arides le temps d’un bouleversé mare humorum. D’une musique que les journaux spécialisés en acné et en odeur animale classeront dans les rayons habillement sonores, Bruno Fleutelot profite de son imagination débordante pour la mettre au service de nappes jamais aussi poignantes que quand elles touchent à l’affectif au charnel. Disque bouleversant ma conception même de la lenteur, ozo viv chuchote des choses (même en mot sur mare tranquillitatis proche de jean bart….un Suisse) avec une force supérieure à n’importe quel brailleur. La puissance du silence, celui de la mer quand elle dort sous la Lune. Magique.