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Interview réalisée via mail en avril 2003

Enfin de retour ! Vous avez fait quoi pendant ce temps ? (disque enregistré en janvier 2002 sortant en juin 2003)

— Nico : On avait pris le parti d’attendre d’avoir un label pour sortir ce disque, qu’on trouvait plus abouti que le premier. On voulait éviter de rester dans l’autoproduction, dont on touche vite les limites, en matière de distribution, de promotion. Du coup, le temps de prendre les contacts, que Gilles Deles (Lunt) refasse (très bien) le mixage... .

— Mathieu : et cette fois on a décidé de prendre du recul par rapport à l’enregistrement aussi. C’est quelque chose qu’on aurait du faire pour le premier album. On a enregistré plus de morceaux que ce qui figure sur l’album et on a finalement décidé d’en enlever quelques uns pour que l’album soit plus homogène et plus court. On n’a commencé le mixage que quelques mois plus tard. Et puis c’est vrai qu’on a pris notre temps pour mixer l’album… Ensuite Gilles Deles (Lunt) à retravaillé le mixage et effectué le mastering. Tout cela prend du temps et on n’a pas voulu brusquer les choses, même si on était très impatient de voir sortir cet album.

C’est venu comment cette signature avec Unique records, la connections Metz Toulouse ? c’est pour fêter la double montée en ligue 1 ?

— Mathieu : Absolument ! Ca a été assez dur de coordonner la date de sortie de l’album avec la fin du championnat d’ailleurs. Ce qui répond également a la question précédente.

— Nico : Plus sérieusement, ça fait un petit bout de temps qu’Unique Records nous suit. Ils nous avaient contactés tout de suite après le premier le premier album en fait..

— Mathieu : Vu que c’était les premiers a s’intéresser à nous, on les a donc recontacté pour leur demander si ils étaient toujours intéressés. Ils sont très motivés et font vraiment du bon boulot. Nico : et ça nous change de l’autoproduction, et de l’autopromotion comme je le disais tout à l’heure...

Alors ce sont quoi les environnements principaux ?

— Mathieu : Ah aaaahhhhh mystère….

— Nico : C’est une bonne question dont je n’ai pas encore la réponse. Mais je cherche

Vous avez travaillé comment pour ce nouveau disque ?

— Mathieu : Je trouve qu’on a plutôt bien travaillé.

— Nico : enfin pas beaucoup quand même :) L’enregistrement s’est fait assez rapidement, les morceaux avaient déjà été rodés en concert, c’est en général comme ça qu’on bosse avec melatonine. C’est finalement le mixage qui a demandé le plus de travaile, à Mathieu et surtout Gilles...

Le changement est je trouve très radical, melatonine prend du volume et s’ouvre beaucoup de champs nouveaux. Vous être d’accord avec cela ? Vous définissez comment ce disque ?

— Mathieu : Radical c’est peut être un peu fort.

— Nico : le changement vient pas mal du son, des syntés, du mixage de Gilles, mais aussi des morceaux qui sont plus compacts et plus travaillés. Il faut voir que le premier disque avait été enregistré peu de temps après la formation du groupe. On a mûri, je pense.

— Mathieu : L’esprit de base est toujours le même, mais je pense qu’à force de faire des concerts, on s’est orienté vers quelque chose de plus rythmé, plus rock. Ce qu’on fait depuis toujours sur scène on l’a appliqué au nouvel album.

L’ouverture avec sans effets secondaires est elle arrivée simplement. C’était un challenge, une façon de mieux situer le groupe ou un hommage caché à diabologum, ou rien de tout cela ?

— Mathieu : Non, on cherchait une intro pour nos concerts et pour le nouvel album. On voulait quelque chose de très calme et la musique est venue naturellement en partant du sample de batterie. Puis on a eu l’idée d’enregistrer un petit texte sur la mélatonine et voila.

— Nico : et puis on avait trouvé cette notice médicale qu’on trouvait formidable. Mais c’est moi qui parle sur le morceau, et vu que j’ai énormément écouté Diabologum pendant un bon moment, je pense que maintenant ça m’influence inconsciemment, forcément.

L’écriture de texte a t’il été à l’ordre du jour au moment de l’enregistrement ?

— Mathieu : Non. Contrairement au premier album où on avait pas mal improvisé en studio, tout était déjà écrit avant l’enregistrement.

— Nico : On trouvait que l’intro ainsi que "elle est lentement" s’y prêtaient bien, on ne s’est pas posé plus de questions que ça. Je crois qu’on est pour le moment un groupe où l’on ne se pose pas beaucoup de questions, en règle générale :)

Dans ma chronique je parle de nouvelles formes comme sur PI A et son ouverture quasi jazz. Melatonine aurait il changeait sa discothèque pour ce disque ? On est maintenant loin de mogwaï ?

— Nico : Pour ma part, je n’ai pas vraiment changé de discographie, peu têtre que les influences sont mieux digérées, en fait.

— Mathieu : J’ai personnellement toujours adoré le jazz. D’ailleurs mon rêve est d’être contrebassiste de jazz. Quand on a écrit ce morceau on n’a pas pensé au jazz, c’est venu naturellement.

Vous sentez sur ce disque votre affranchissement, vos pertes de références extérieures ? Melatonine aurait il cassé ses liens voyant, ou simplement mis un voile dessus ?

— Mathieu : Avec le temps notre style devient de plus en plus personnel.

— Nico : je pense que plus un groupe "vieillit", plus il trouve sa personnalité dans le mélange des influences de ses membres. Au bout d’un moment, le mélange devient si homogène qu’on ne voit plus trop les influences de départ. Enfin c’est ma vision idyllique de la chose, hein.

— Mathieu : Je voulais absolument que le nouvel album soit différent du premier. Faire deux fois le même album n’a pas trop d’intérêt, il faut savoir se renouveler à chaque album.

Maintenant avouez, quels sont les effets secondaires de ce disque ? moi je parle d’addiction

— Mathieu : Ah aaaahhhhh mystère….

— Nico : Personnellement, quand je l’écoute, je ne peux m’empêcher d’aller me chercher une bière au frigo, mais c’est peut être parce qu’il fait chaud

En revenant au disque, une question me taraude toujours pour des instrumentaux, vous trouvez comment les titres ?

— Mathieu : Pour certains titres, ça vient tout seul, comme Page1, Seitsemän (et oui), ou La Veille. En général ça provient surtout de délires entre nous en répète. Par contre pour Noircissez et La Couverture Chimique par exemple on est resté longtemps avec des titres provisoires avant de trouver les titres définitifs.

— Nico : Mais en fait les titres prennent un espèce de sérieux au fur et à mesure qu’ils sont associé avec un morceau, le temps passant. Enfin on ne va pas te raconter les points de départ, tu te foutrais de notre gueule pendant des mois :)

L’ordre de ces titres est il le fruit d’une longue concertation car le cheminement et je trouve plus que cohérent ?

— Nico : Ah ben c’est gentil de le relever, c’est presque là dessus qu’on a le plus bossé. Alors oui ça a été une longue concertation entre nous trois d’abord, et avec Gilles et Gérald d’Unique Records ensuite

— Mathieu : J’ai toujours trouvé cela très important.

Un mensonge ouvre l’itw car vous avez donné de vos nouvelles enfin un de vous avec son projet zéro degré. C’est une bouée de sauvetage pour éviter de couler le groupe ? et qu’en pense les autres ?

— Mathieu : On est fans ! Ca fait des années que nico travaille sur des morceaux pour son projet solo et j’ai suivi l’évolution de ceux-ci. Je trouve que cet album est très homogène. On a l’impression qu’ils ont été écrits dans la même période alors que ce n’est pas le cas. J’ai été très impressionné par la cohérence de ces chansons.

— Nico : Mais en fait mon but était bien entendu au contraire de couler le groupe :) Bon sans rire, en général, j’ai tendance à m’ennuyer un peu quand je n’ai qu’un seul projet en cours, ça a toujours été comme ça depuis que je joue de la musique. Maintenant, zéro degré c’est un peu à part, des morceaux qui trainaient sur mon ordi que je bossais peu à peu. J’en ai eu marre, au bout d’un moment, et plutôt que de tout balancer, j’ai mis ça sur un CD, j’ai complété par des intermèdes pour renforcer la cohérence de l’ensemble et voilà. Et vu que l’accueil a été bien meilleur que ce que j’attendais, je suis en train de commencer à bosser sur la suite à donner à cette démo.

Vous pouvez parler du sublime travail visuel de ce disque ?

— Mathieu : Oui.

— Nico : Ben merci encore. Il s’agit en fait de photos de Françoise Minot, une photographe de Metz qui a des travaux vraiment intéressants. Là il s’agit de photos prises à Uckange, puisque ici, en Lorraine nous ne manquons pas d’architectures post industrielles, qui collent assez avec l’ambiance de nos productions.

Vous avez quelque chose à rajouter ?

— Mathieu : Non.

— Nico : A part que c’est notre première interview pour ce disque, donc merci.

Deux après votre première interview votre playlist elle change ?

— Mathieu : J’ai toujours eu du mal à faire des playlists. En regardant celle d’il y a deux ans, je me demande encore comment on a pu oublier les Beatles. Il ne se passe pas une semaine sans que j’écoute un album des Beatles. Ces types étaient fantastiques.

— Nico : Peu de choses m’ont vraiment marqué en deux ans en fait, à part peut être le dernier Boards of Canada, qui ne doit pas être loin de ma playlist idéale... Par contre t’as remarqué, on est beaucoup plus sérieux qu’il y a deux ans en interview hein :)