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  • 23 octobre 2009 /
    Del Cielo
    “Sous Les Cendres” (Idwet)

    rédigé par gdo
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Del Cielo nous disait dans un premier EP, à l’accent d’un Prévert au stress sclérosant, de rester bancal avant tout. Tout dehors était trop droit pour ne pas contrarier tout cela, remuer les pilonnes qui tiennent l’ensemble, afin que celui ci s’écroule comme un château de cartes. A croire que le monde entier a écouté Del Cielo, car il n’est plus tout a fait comme avant, et c’est un constat, comme un recollement point par point que le duo nous délivre. On a tout détruit, on a définitivement fait une croix sur la poésie des fleurs et des amours à peine effleurées. Del Cielo ne se souvenant pas du bancal se demande comment tout cela peut vaciller autant, que la survie soit aussi l’acte premier. Etonnant non, ironique presque cynique face à notre envie de ne jamais en finir avec ce qui nous perdra. Alors que Diabologum nous confrontait avec violence à notre propre perdition, nous fessant, nous ouvrant le corps pour mieux nous bruler les tripes et les vicaires, Del Cielo aurait le châtiment plus cruel. Déjà il y a cette voix jamais poussée, une voix qui semble pousser ses mots comme on pousse les pièces sur un échiquier pour une partie d’échec interminable. Ensuite le constat présente la mort en nous montrant nos jeunes années et son insouciance ventripotente car nourrie de sucrerie que l’on ne paiera pas par des carries soignables. L’échec est présenté comme une alternative à la fin, l’oxymore comme unique ligne de fuite (en avant, en arrière ?). Le crédit est une fiction, les jolies filles des astres déjà morts, avant tout debout pour ne pas plonger dans la fiction. Horreur et damnation, questionnement pour mieux jubiler de la réponse, Del Cielo ramène le spectacle morbide de la série grotesque des Saw, au rang de blague carambar. « Sous Les Cendres » donc, au centre desquelles les braises nous réchauffent, mais nous brulent aussi de l’intérieur. Vous pouvez retrouver une position normale, vous avez laissé passer votre chance, sauf celle d’écouter un tel disque d’hiver chaud. Une joie froide et indivisible.




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