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Ils ont osé. Impossible de ne pas rentrer dans un magasin électro ménager, ou apparenté, sans tomber sur une paire de lunettes comme en apesanteur, trônant au dessus d’une tige coulissante, le tout pour nous permettre de découvrir le monde du cinéma en trois dimensions. Pokett nous offre donc une pochette en 3D, avec la paire de lunettes adéquate qu’il ne faudra pas utiliser le jour de la prochaine éclipse sous peine de chanter « sous les sunlight des tropiques » avec une vraie ressemblance.

Je m’égare, car nous ne sommes pas ici pour rigoler, mais pour prendre un plaisir fou, un plaisir rare. Ici c’est chez Pokett. Ce n’est pas une annexe de la foire du trône, mais plutôt une salle cachée d’un joaillier. L’orfèvrerie musicale à son paroxysme, classé numéro un au classement du meilleur mélodiste. De mémoire, jamais depuis les Posies et Elliott Smith je n’avais entendu une telle capacité à offrir de telles mélodies, à les rendre aussi claires, aussi belles, tout en les amenant sur un terrain parfois bruitiste. Les harmonies sont à tomber de son siège, les mélodies à se pâmer de bonheur, les arrangements qui ne sont là que pour lier le tout, avec délicatesse.

Dans le rayon pop folk les exemples sont rares de groupes sachant parfois durcir le ton sans laisser les cheveux dégouliner entre les cordes. Impossible de détacher un titre de cet ensemble aux reliefs nombreux, jusqu’à "Three More Chords", titre après lequel Tom Yorke a certainement couru, avant de se décider à taper dans ses mains pour écraser des mouches. Il y a dans ce titre 20 ans de musique, des touches allant de Radiohead à Gastr Del Sol en passant par Tortoise ou Elliott Smith, un feu d’artifice étonnant.

Pokett a plus d’un tour dans sa poche, et derrière le côté ludique ’une pochette en 3D, le groupe signifie peut être le relief majuscule qu’il peut mettre dans ses disques. Magistral.




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