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Plongé que je suis dans la paternité depuis maintenant plus de vingt mois, avec un bonheur sans égal, j’ai parfois la faiblesse d’imposer à mon adorable fille des disques de son âge du très estimable label Enfance Et Musique. Le problème est qu’elle préfère Go Team, PJ Harvey ou même, et là sa mère en est tout retournée, le Wedding Present pour un head banging que n’importe quel pédiatre déconseillerait.

Mais je dois bien avouer que la symbiose entre son papa et elle se fait plus que parfaitement avec le nouvel album de N’Relax, « Oak Tree ». Il y a d’abord la voix, le chant de Marine Pellegrini. Marine serait une Alice au pays des merveilles que l’on aimerait rencontrer un soir, alors que le soleil se couche sur une mer d’huile. Elle viendrait nous raconter des histoires dans le creux de l’oreille. Mais je m’égare. Servie par des morceaux à la douceur presque enfantine, le tout enrobé d’arrangements aussi beaux et doux qu’un livre feutrine qui nous caresserait les joues avant de nous endormir, le disque est un voyage enchanté. Mélangeant jazz à l’éléctro et la pop, les Lyonnais offrent à leur chanteuse espiègle, le droit de jouer à cache cache, de sautiller sur les portées, de se faufiler entre les notes, lui permettant de s’échapper même de la structure mélodique pour des escapades pleines de gourmandises. Vous verriez ma fille sur « I Can See » s’approprier les mots, les imaginer se promenant dans les airs, tentant de les attraper comme on essayait de récolter les fruits de l’arbre à bulles de savon. Moins égo-trip que ce que peut nous offrir l’islandaise la plus connue (si quelqu’un me dit Maurane il sort), « Oak Tree » est comme un conte, une histoire qui ne serait pas loin de celle de Mathias Malzieu, avec un chouïa de folie en plus, de bactéries diront certains, mais des bactéries hirsutes et complètement shootées à l’hélium. L’histoire de Molly nous est offerte le temps de morceaux plus lumineux les uns que les autres, un conte presque terrifiant, dans un univers de couleurs, de ballons volants, d’animaux rigolos qui portent des pyjamas de clown.

Alors papa et sa fille de tenter des pas de danse, de se regarder en se faisant des clins d’œil, quand certaines notes arrivent comme des gouttes de pluies tombants mais ne mouillants pas.




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