Il y a des pas lourds soudainement plus léger, quand disparait la gravité, quand le corps ne pense plus, et apprend juste à savourer, sans plus, danser peut être, boire, sourire. Le plaisir, avec Apollo, est simple, bien qu’orné de millions d’éclats de sons, des petites galettes heureuses, faites pour tremper dans les ciels comme dans les eaux. On se sent comme dans la nef de Major Tom, passager actif invité a visiter le cockpit, là ou les technologies froides et vastes jouent au folk estival et champêtre armé d’ukulélé, des pincées de Bowie débutants jouant aux harmonies vocales des bribes de Beach boys adolescents, où des murs de guitares volées dans Manchester ont pour échos des synthés techno-mélodiques eighties, les contrastes, messieurs-dames s’amusent comme des fous, enfants, mais fous. C’est qu’il est bon et souvent bénéfique jouer des blancs et des gris, puisque de là naissent toutes les couleurs, et le verbe est juste, il s’agit bel et bien de s’amuser, par-dessus toutes influences. « Timekeeper » est un premier essai de baiser, frais, pop, frôlant la psychedelie, dont j’apprécie personnellement ce ton de voix cockney, un peu canaille, qui vous cause sans soucis d’être connu ou pas. « Snowsuit » est une promenade de la main d’un Peter Gabriel un peu éméché qui aurait choqué un monkey, ce brin de folie, ce moment juste ou l’on quitte la salle de fête avec ce monsieur, résonne encore la musique dans ce crane, mais les dialogues vont ailleurs, les limbes d’une nuit en attente du lever de soleil. « American history » est une épreuve de fusions, collage sautillant d’un continent a l’autre (L’Amérique, c’est pas un peu ça ?), où l’on apprend qu’on peut être content tout en composant, que ce donner du plaisir est immoral, mais dieux que c’est bon, cette liberté ! Et puis vient ce « objectif lune » qui confirme l’arrivée de Major Tom et sa troupe a bon port, qui ramasse tout ce qu’on a pensé le long du trajet, tout ce dont on c’est rendu compte en flottant sur ces musiques. Oh, ce n’est pas le plus beau des voyages, ni le plus aventurier, ni le plus technique, mais qu’est-ce qu’on c’est amusé dans ce cockpit.