C’est étrange, mais révélateur, la pochette joue les tons de bleu froid-blanc gelé, effets de microbes et branches obscures, et je ne trouve dans les sons que de l’or précieux et rouge-fièvre, des titans qui dansent en faisant trembler des scènes et des opéras de velours et dorures, et des plages sonores infinies autant qu’anciennes. Des passés flamboyant qui annoncent des retours glorieux (before i’m gone), soit des empreintes d’hier qui sont modernes bas-reliefs, creusés par les mêmes guitares acides, des psychédéliques petites pastilles. Les mélodies ont encore la fièvre d’hier, comme une gueule de bois rageuse apprise en bon élève de décades en décades.

Des microbes ? Les mots qui allongent le pas des notes ne sont pas des petits virus, ils sont des astres (i’m alive) des soleils peints entre Renoir et Pollock, des lunes presque éclairées, accidentés, intimes, énormes parfois, araignées aussi, naïfs dans leurs tristesse, fougueux dans les alcools des récits. Mais sages les astres, sans bouleverser jamais l’ensemble de cette peinture intemporelle, ici règne un tout.

Mais je devine alors cette face quasi invisible sur ce fond marin, ce capitaine de légendes diffuses qui ne veut de l’oubli ni de la présence, timide mais vivant, un dieu, un eternel, entre Olympe et Barcelone, chantant l’humain (captain Trembly), rimes diable, rimes ange.

J’ai gardé les branches, symbole de sève, de maturité, de croissance, de terre et racines, et puis routes vers le ciel, crevasses ombragées sur fond de nuit étoilée, force majeure des mondes, aux milles branches où se perdent et se retrouvent les verbes, ou se croisent les rêves et les réalités (the starry night). Vous m’avez suivi ?, tout cela n’est qu’un voyage en rêve, beau trajet sonore, cheminement paisible où serpentent certain vicieux éveils, si vous m’avez suivi, vous avez donc volé. Je repars au début du songe, encore et encore.