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  • 2 février 2013 /
    Aline
    “Regarde Le Ciel” (Idol)

    rédigé par gdo
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Qu’est ce que j’ai pu crier Aline pour que le groupe arrête, crier crier, à en vomir, et à vomir simplement, aveuglé par une blitzkrieg markéting qui souvent cache sous la fumée des bombes une vacuité égale à la masse salariale d’une entreprise chinoise dans la région de Guangzhou. Mais pas seulement, la musique m’a assez rapidement échaudée. J’y retrouvais des gimmicks aussi fiable qu’une paire de pompe fabriquée dans la même entreprise chinoise qui exploite ses ouvriers. J’ai aussi pèché par des souvenirs douloureux de K7 de 7000 danses qui tournaient en boucle dans le magnétophone d’une amie lycéenne qui avait le charisme d’une loutre mais le physique d’une déesse. Et tout cela mis bout à bout j’en oublié presque que la musique est chez moi qu’une affaire de pied droit qui tapote le sol, et de peau qui se charge en électricité pour devenir un réceptacle émotionnel sans commune mesure. Alors j’ai passé le disque, réécouté jusqu’à regarder ce qui se passait autour de moi. Pétrifié par les préjugés précédemment exposés je m’interdisais à réagir à ces chansons qui me paraissaient aussi intéressantes que la dernière salve d’article sur les chiens écrasés dans le canard local. Hors, en ouvrant les yeux, en ouvrant un peu plus les oreilles je constatais que cette musique n’avait pas que le pouvoir de déclencher raierie et indifférence, mais que surtout elle provoquait dans mon entourage le plus proche une réaction aussi vive que celle que je peux avoir en écoutant par exemple un morceau de LCD soundsystem un dimanche matin alors que le soleil éclaire les champ morne de la campagne picarde. Certes vous allez me dire me la joue pas attendrissement personnel quand même, sauf que les gens qui ont la (mal) chance de me côtoyer savent que je suis un salafiste de la musique, interdisant que certains noms de groupes soient prononcés et que les saintes écritures allant de Will Oldham en passant par Dominique A, Mark Hollis ou Johnny Cash soient inculquées, même au plus jeune âge (moi les hirondelles elles sont baguées à la maison, et puis en plus elles sont au singulier). Alors j’avais deux interprétations à avoir face à cette empathie de cet entourage envers Aline, soit une rébellion et là je me disais, mieux vaut encore cela qu’un attenta avec la dernière bouze de Cali, ou alors tout simplement un éclair qui m’aurait échappé. Si la première solution était inconcevable car la qualité d’écoute de mon épouse et de ma progéniture n’a pas d’égal, je me suis donc dit que je passais à côté de quelque chose, m’obstinant à cracher , vomir, presque dans un concours idiot de celui qui pissera le plus loin. Sauf qu’Aline si il ne revolutionne pas la face de la pop française (quoique) le groupe a le mérite à la fois de dégager une sincérité qui est phagocytée par une couverture trop grande et trop unanime pour être honnête, et surtout un bonheur à son écoute. Certes je ne vais pas aller aussi loin que pas mal de mes contemporains voyant en ce disque un Queen Is Dead à la française sous prétexte de quelques ficelles assez grosses (elle m’oubliera) qui pourraient servir de fil d’Ariane solide pour qui voudrait se perdre dans les catacombes du sous sol parisien. Mais donc sans aller jusque là, Aline dégage quelque chose qui mérite autre chose qu’un mépris presque snob (en 15 ans de chroniques c’est la premiers fois que cela m’arrive) qu’une assez saute prise de position qui pourrait foutre la frousse si j’avais une once de pouvoir et un lectorat conséquent. Donc oui Aline est un disque agréable, mélangeant naïveté mesurée et science de l’accroche avec un talent qui n’a d’égal que l’obscurantisme que la culture souterraine peut finir par cultiver. Alors oui mettons de la lumière sur Aline même si elle soit prendre un coup de soleil sur la poitrine. Et merci à ma fille mon épouse de montrer une fois de plus que l’obscurantisme peu se loger partout. Maintenant je regarde le ciel en prenant deux claques dans ma face.




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