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Oh, je sais, deux titres, et un troisième en sharing avec Jazzy Bazz, sont peut être peu pour caresser nos ouïes, mais dans le peu on peut trouver beaucoup. Midnight locomotive à cette force des machines a vapeur, cette machinerie qui impose, ces métaux qui nous paraissent toujours depuis mioche, immenses, imposants, vaisseaux terrestres titanesques, imparables. Nos conducteurs de trains, nos gens ferroviaires, transportent l’essentiel de ce que j’appelle le « Rock of ages », ce rock immortel, charbon blues, feu pop, fumée folk, le mélange bien connu du rock de toujours, pincées d’artistes sur paysages imaginaires, on malaxe, et puis l’ingrédient magique, eux, chacun d’eux, parce que Diego le guitariste veut exactement ce son a ce moment, juste sale, juste cristallin, et ce mot pour coller parfaitement, cette tonalité de voix fatiguée ou enragée a souhait, parce que Louis donne a sa basse la profondeur des paysages, la noirceur des réalités, la douleur des blues, car Samuel donne a ces chansons le rythme des poteaux électriques le long des rails, et si il le faut, le chaos d’un déraillement, et puisqu’enfin Jean semble poser ces petites notes qui font de chaque wagon une atmosphère légère ou pesante, suivant la sensation recherchée.

En fait, j’aime cette idée de groupe multi-tête, on sent le plaisir de jouer (de ces bands qui aiment les scènes plus que les murs) et l’envie de précision. Il est normal d’attendre plus d’eux, on est obligé de demander plus d’eux, deux titres (et demi), semblent bien peu, et ce désir de plus est un acquis, un trophée pour eux, un pas de plus, j’avoue que si je m’avais contenté de ces deux chansons, et si je n’avais pas eu envie de suivre leurs pas après l’écoute, j’aurai pris un autre train, mais, merci messieurs, j’ai envie de suivre ce voyage en wagon de première classe, voir où il s’arrêtera, dans quelles stations, quelles gares sur sa route, et si possible, ne jamais voir la fin du trajet.

Ce « Rock of ages », que beaucoup d’autres groupes fréquentent avec plus ou moins de chance, a de bon que s’il ne surprend pas toujours pour sa formule easy listening, il plait toujours, il calme, il caresse, il bouge les orteils, et claque les doigts en rythme, et est toujours là quand on en a besoin. Midnight Locomotive a du charbon de reste, et de bonnes manières, messieurs les passagers, vous êtes priés de rejoindre les wagons assignés, le voyage, commence.

P.S. : Ajoutons avec encore plus de plaisir qu’a l’écoute postérieure de tous les titres du EP n’ont fait que renforcer l’idée générale, quoique j’ai l’impression de m’être rendu compte du niveau technique de ses musiciens, leur envie de spontanéité, ce sentiments de grosses pointures pleines d’envie de Jam session mythique, et puis le plaisir de ce duo avec Kiddo, frais et folk a souhait, qui vire petit a petit jusqu’au rock et blues, serpentant entre genres avec brio simple et génial, voila l’œuvre entière, honneur a ces musicos, leur travail n’en est que plus puissant.




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