> Critiques > Autoproduits



Il y a des tortures mentales qui naissent pour bouleverser, des choses toutes simples qui sont chaos au sein même de nos esprits, il y a ce qu’est la vie, des mélodies pour cathédrales qui sont portes d’enfers internes, des amours désamours avant même que d’être. Nos vies sont peut être ces dérives de contrastes, entre cauchemars heureux et rêves cruels, fêtes foraines au bord de nos falaises, orchestres enfantins de bandonéons et triangles qui découvrent leurs plaies béantes et personnelles.

Dans nos symphonies classiques déjeune les cacophonies, monotonement, habituellement, et sur ce fil de rasoir la poésie murmurée De Marianne Dissart qui disserte sur nos jours le jours tant insipides qu’ils cachent les vrais venins (Les parties de puzzle du jardin français), On ne se voile pas les mots, même si ces airs de grands pianos qu’inondaient les Barbara, les Hardy de lampions incolores géants éclairant jusqu’à nos profondeurs , enseignent des ambiances funèbres, on ne ment plus, on lance des valses ralenties où traine le cortège endeuillé d’avoir perdu tout doute. C’est cruel, les gestes, les pensées, les souvenirs (Salamandre).

Et l’évidence au fil des titres murmurés dans des fausses pops jerk (Election), que nous ne serons jamais autre choses que des animaux (Mouton bercail, Oiseau, Tortue) prêts a se manger l’un a l’autre leurs chutes en entrées, leurs faiblesses en plat fort, et leurs désirs en desserts, des animaux-garous, sans réelle idée de l’amour si il n’y a pas morsure avant, a l’abris de carapaces violentes, dans un lointain prudent qu’on essaye quand même de quitter, comme un exil pharmaceutique, être d’ici, mais parler la langue de là-bas, parce que ce disque ne voyage pas seulement en un, il voyage dans sa création d’une frontière a l’autre, entre là où tu es et là où je suis, et les espaces infinis autant que minime entre un être et l’autre, des correspondances blues, aux embruns de nuits tristes country (Oiseau).

Il y a des poèmes blessés dans leurs chairs (je ne le savais pas), dans leurs sentiments (Pomme), dans la croyance d’une femme (Doll Circa), il y a des poèmes susurrés, et d’autres rageurs, éraflés, saignants, qui nous hébergent dans leurs inquiétudes tout en nous offrant au détour d’une ouverture le panorama magnifique, d’une beauté sonore parfaite, presque visuelle. Et l’écoute de ce concept funeste de sens sensés, introspection des états d’âme, devient scarification, chaque note se grave en crevasse dans nos pensées, chaque mots si bien érigés, stagnent, inquiètent, enseignent. Disque peint par un Bosch freudien, sous les phrases d’une femme vraie en quête d’univers, sérénade des maux et des silences, a part de tout, et tant nous.