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Je ne suis pas un grand spécialiste d’Eno (d’ailleurs je ne suis spécialiste de rien). J’ai certains albums, je connais son travail de producteur, mais vous faire un long travail de décortication de sa production et de mettre ce dernier album face à cette masse est aussi impossible pour moi que pour un supporter de Manchester City de s’habiller en rouge, même le jour de Noël.

Mais il y a deux choses qui m’ont toujours attirés chez le bonhomme dans les différents reportages que j’ai pu voir sur lui. Il y a son regard, ses yeux et son sourire. Je ne sais pas pourquoi, mais ce visage m’a toujours attiré tant il respire quelque chose que je ne croise que rarement dans mon quotidien d’utilisateur des transports en commun.

La difficulté était que je recherchais à retrouver ce que j’aimais physiquement chez lui traduit dans sa musique, celle ci finissant par être effrayante par autant d’intellectualisation de la part des commentateurs, de ceux qui savent et qui aiment à le dire, le crier, l’hurler. Eno n’hurle pas, et ce que son visage traduit chez moi vient peut être de se manifester avec ce nouvel album.

Réalisé en collaboration avec Karl Hyde d’underworld (Brian Eno sais collaborer, sait accueillir), ce disque est une ode rare à la vie, au monde, à la bienveillance, un disque comme il en arrive rarement qui vous transporte dans un ailleurs que l’on ne pouvait pas soupçonner (Paul Simon avec « Graceland », Jim O’Rourke « Eureka » ?) des morceaux qui traduisent à merveille ce que le visage d’Eno transpire. Un titre comme « Lilac » nous emmène loin, très loin en nous même, une montée émotionnelle qui ne se tarira jamais, même après des centaines d’écoutes, l’envie de le partager dans un torrents de larmes de joie.

Ce disque en son entier est un voyage de l’intérieur vers l’extérieur, ce qu’Eno est en définitive, quelqu’un qui a le plus beau des regards, le plus beau des sourires, la vision la plus belle. Un hasard ou pas il était aux manettes d’un des titres que je préfère écouter quand l’envie de musique se faire pressante, le « Sometimes » de James.

Brian Eno n’est pas un magicien, ni un camelot de la musique, c’est une bien belle personne, avec un beau sourire et le plus beau des regards. Sous le charme.




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