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Après « Wolf And Birds » (paru en 2013), le deuxième EP de SaSo est à nouveau un immense coup de cœur. Six titres qui nous ressemblent, six titres que l’auditeur se réapproprie avec une rare intimité. Elixir magique, « Full Moon » est déjà l’un des plus bels albums de l’année… Pour ADA, SaSo livre un sélectorama en quinze titres aussi cohérents qu’imagés. Entre Bowie, Rien et Soap and Skin, un portrait de SaSo en musique…

The Wedding Present « Cattle and Cane »

Madeleine de Proust de mes 17 ans. Une virée improvisée au départ de Rennes dans la nuit vers St Malo pour y voir le soleil se lever en plein hiver, avec des gens tout juste rencontrés dans un bar. Ça tournait dans l’autoradio de la voiture. J’ai eu ce riff de guitare en tête pendant des années sans me souvenir du nom de la chanson. J’ai fini par le retrouver bien plus tard, ça m’a fait tout drôle. Ce titre fait partie de la bande-son de mon adolescence.

Shannon Wright « Less Than a Moment »

Brut, urgent, essentiel, puissant. Je l’ai découverte avec ce titre épuré qui continue de me secouer. J’y adore la batterie crade et bien devant.

An Pierlé w/ DAAU « Broken »

La réunion d’artistes dont j’aime quasi tout. La fièvre d’An Pierlé colle merveilleusement avec l’emphase des morceaux de DAAU. Du rock de chambre et une diva démente.

David Bowie « All The Madmen »

Une pièce épique, parfaite. Le jeu de batterie est dingue, la prod démente. C’est Bowie, difficile à décrire. Faut simplement le passer « at maximum volume ». J’ai d’ailleurs failli me planter en bagnole un jour que je l’écoutais fiévreusement en conduisant.

DM Stith « My Impatience »

Titre quasi guitare/voix d’un artiste qui compose habituellement des arrangements enveloppants sur ses albums. Ce morceau sobre ne pâtit pas de l’absence d’arrangements, jusqu’à ce que les voix se multiplient comme un essaim. Son jeu de guitare classique est sublime. Son « Tell Me When It’s Over » ne te quitte plus à la fin de l’écoute.

Tom Waits « November »

Un conte macabre et poétique dont je ne me lasse pas. Il y a quelque chose de chaleureux, comme l’odeur de la maison au petit matin avec le café qui coule et le givre aux fenêtres, en plein hiver, quand on sait qu’il fait très froid dehors.

Nosfell « Ta Main Leurs Dents »

Magnifique. Le texte est évocateur et poétique, tout en étant emprunt d’images crues et sombres. La voix de Nosfell est saisissante, ses arrangements ciselés, ses tableaux lyriques et oniriques.

Françoiz Breut « Derrière le Grand Filtre »

C’est impressionniste, lancinant et progressif. La voix claire de Françoiz flotte sur la marée. Je ne sais pas vous, mais j’ai des tas d’images dans la tête à l’écoute de cette chanson. Un paysage suranné, doux et un peu flou. Elle m’inspire l’arrêt.

Radiohead « A Wolf At The Door »

Sorte de slow tendu, qui progresse jusqu’à l’éclatement, avec ce débit nerveux de Thom Yorke qui me fout la chair de poule. La ligne mineure de gratte reste invariable, tandis que la batterie tente de rompre un équilibre fragile. La construction de ce morceau est terrible, simple et puissante.

Beak « Eggdog »

Hypnotique. J’aime beaucoup la batterie sèche et super droite voire bancale qui contraste avec l’aspect planant et répétitif du morceau. (J’aime beaucoup la batterie, avez-vous remarqué ?)

DLGZ Rock 5tet « Hit Me Three Time (Chocolate Bar & Narcissism) »

Un groupe de copains qui ont enregistré en 2009 le très bel album « New Tricks For Old Dogs » au Soma Studio à Chicago avec John Mc Entire. « Hit Me Three Time » est particulièrement savoureux en écoute nocturne sur la route, de préférence dans la campagne bretonne en pleine obscurité. Attention toutefois à bien regarder la route.

Katerine « Numéros »

Philippe Katerine est l’un de mes artistes français préférés, j’aime tout : sa musique, ses textes, ses publications (carnets de notes, collages et dessins annotés). « Numéros » est infiniment mélancolique, original et réaliste. Ce mec est un génie.

Soap and Skin « Spiracle »

Grosse catharsis. La fragilité de l’enfant et l’expression plus tard de sa colère. Comme une réunion. Cette chanson me touche énormément.

Matt Elliott « Dust Flesh And Bones »

A l’instar de Leonard Cohen, Matt Elliott te fait plonger dans des abîmes de mélancolie tout doux, où tu te sens à ta place. Cette chanson est familière et réconfortante.

Rien « Se Repulen »

La musique de Rien est captivante. Ils ont le son, le lyrisme et le sens de la surprise. L’arrivée de la gratte à 6’13 me fait régulièrement perdre le contrôle de mon corps. Sur ce morceau est invité le chanteur Jull, dont la voix grave et dépouillée sert magnifiquement ses textes, portés par les volutes envolées de Rien.

Photos by Djavanshir. N

Visuel EP " Full Moon " : photo by Djavanshir. N / conception graphique by cosmonaute.eu



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