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Il y a des disques comme ça, que je mets du temps à chroniquer parce que je passe beaucoup de temps à les écouter. Et bizarrement, il passe de ma pile de chroniques en souffrance à ma pile de disques du quotidien. C’est donc bon signe non ?

Oui, mais je me doute que pour le groupe c’est une pénible attente, qui prend fin ici pour NDNM. On commence par le message SNCF qui nous souhaite un bon voyage. Olivier est conducteur de train, et vous allez vite voir que les types de No Drum No Moog (c’est tout le contraire bien sûr) font de la musique comme on joue aux petits trains ou aux jeux vidéo : ils s’amusent beaucoup, s’éclatent même et développent de petits trésors d’imagination pour renouveler l’intérêt de leurs jouets. Un vrai jeu de piste geek !

Le premier morceau va fast forward, on fonce en mode F-Zero (David Rouby est un dingue des jeux vidéos et des arcades) jusqu’au final explosif. Étonnant comme ce groupe electro est rock. Avoir un batteur comme Pierre-Louis Guérard aide à aussi donner une sacrée force à l’ensemble, tout comme la déferlante de riffs qui déboîtent.

No Drum No Moog a clairement dessiné sa singularité, faîtes de références réappropriées, qu’elles soient explicites ou déguisées sous des jeux de mots. Le troisième morceau (j’ai pas de clavier jap donc j’écris pas le titre) évoque Klaus Schulze dédiant sa musique au pays du soleil levant, tandis que « Le tour de France cycliste » invoque Kraftwerk, pas seulement par le titre, puis c’est « Off In Tambov » qui nous offre une superbe ligne de chant au dessus des oscillations.

Le son est un véritable instrument tant il est travaillé et entre dans leur exploration. C’est sûr qu’on a affaire à des connaisseurs, mais avant tout à des amoureux.

Chaque morceau apporte une page de plus à ces Documents synthétiques exhaustifs, représentatifs avant tout d’une chose : No Drum No Moog n’a que peu de limites et à mon avis celles qu’on leur imagine seront explosées au prochain album. La conquête des territoires musicaux passe par la construction de solides rails mais aussi de carrefours qui peuvent filer dans toutes les directions (« Centaur », sans en dire plus). Ensuite le train déboule et il en est déjà à son deuxième arrêt. Ne vous reste qu’à embarquer !

Le cd est sorti sur l’inévitable label Chez.Kito.Kat qui offre toujours de beaux objets. La version vinyle, qui ne se contente pas de reporter en analogique le premier (voir le nouvel artwork par la talentueuse Jennie Zakrzewski), est sortie sur le label Specific Recordings dont vous entendrez souvent parler ici !




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