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Si la combinaison de deux batteries est devenue quelque peu banale dans le grand cirque de la musique pas comme les autres (le mot indépendant est mort un soir d’hiver de l’autre siècle) elle reste tout de même une attraction ou répulsion pour ceux qui considèrent que le rythme est avant tout une chose tribale, tribale donc triviale, donc impropre à la consommation. Sauf que le post rock, le math rock et Mobalpa (chez qui vous pouvez combiner deux batteries dans votre cuisine en construction) la démonstration a été faite que même au milieu de ce qui pourrait paraitre comme un champ du silence impossible, la musique avait le droit de citer, et les mélodies le droit d’exister, entre les creux ou sur les crêtes. Mais après qu’il y a-t-il de si anormal que de rajouter une paire de bras, chose depuis longtemps acceptée pour le piano à queue et pas que. Cette combinaison, et c’est le cas chez Barberos a l’intelligence de se mettre au service d’une électronique dévergondée, trempant dans une forme de venin, lui même propulsé par les crochets d’un chant qui s’enroule tel un serpent victime de l’acouphène dit du derviche tourneur. Le dialogue rythmique se fait sans coupure, sans monologue qui tuerait le rythme. Pas une transe, encore moins une incantation illuminée, ce disque de Barberos est à l’image de notre vie qui ne cesse de se rallonger tout en comprimant à son paroxysme le temps. Il se dégage une urgence étonnante de ces titres. Étonnante, car elle nous épargne les accès de claustrophobie, les poussés d’angoisse, même si à la première écoute, le passage d’une partie à une autre ne se faisait pas sans concentration.

Si ce disque des liverpooliens n’est pas d’un accès immédiat (l’électronique malade a parfois du mal à convaincre au milieu de ces jeux rythmiques) s’il est abordé sous le domaine des jeux, il est un exercice ludique pour comprendre comment un jour une batterie a été créée, et pourquoi en en utilisant deux en même temps l’effet est aussi concluant.




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