A peine posé sur la platine, la musique démarre et l’on navigue en territoire connu. Les sonorités de la voix masculine s’apparentent à celles des chanteurs de « Chanson/Rock Français ». Les auditrices et auditeurs passionnés de ces figures tutélaires et pour certaines malheureusement fantomatiques mettront facilement des noms sur ces chanteurs dont on a suivi les méandres vertigineux.
Mais bien loin d’un simple copier-coller facile, Eric Falce le chanteur de My Concubine appose sa touche personnelle et vient s’asseoir naturellement à la table de ses illustres aînés.
Ce qui est sans doute le plus surprenant, c’est que l’on bascule très rapidement dans un territoire inconnu avec l’arrivée de la seconde voix. En effet, My Concubine est un être bicéphale où la voix féminine apporte une clarté mélodique et sert de contrepoint à la voix principale plus organique. Musicalement, on baigne dans des eaux où l’indie pop a écrit ses plus belles lettres tant au niveau de la composition que des arrangements. La production tisse une atmosphère où les ballades sont le poumon de cet album parfaitement réussi qui fait la part belle à des textes à hautes envolées poétiques. Titre après titre, l’album avance et on est surpris quand il tire sa révérence tellement on est happé par sa singularité et son charisme. Il ne reste plus qu’à appuyer sur la chaîne hi-fi pour relancer « Quelqu’un dans mon genre » !