> Critiques > La Chanson Doudou



Je m’enroulerais volontiers dans cette chanson. Elle enveloppe celui qui lui prête attention. Quelles que soient les conditions dans lesquelles on l’écoute. Au casque, dans le métro, en roulant, chez soi : Les Axes Déréglés vous happe. Et vous soulève. Et fait même battre le cœur un petit plus vite. Cette chanson, c’est comme un amoureux ou une amoureuse. Elle me donne des petits papillons et me rend bizarre.

« L’ouest est un affluent des axes déréglés… » Yann Tambour murmure à notre oreille, chuchote, aligne les plus jolis mots de la langue française au son de la kora. Il y a de l’élan, de la mélancolie, le vent et la mer, d’ailleurs à l’occasion de cette chronique, je découvre les origines normandes de Yann Tambour, ça réveille peut-être chez moi quelques-uns instincts chauvins, ou bien j’y retrouve l’appel des marées, leur force (voire une forme de nostalgie de mon enfance).

Le reste de l’album est également empreint de cette nostalgie douce, avec une production impeccable qui ne bouge pas d’un pouce avec les années. Parce que oui, c’est récent, mais finalement, pas tant que ça, huit ans aujourd’hui, mais l’élégance de la chanson ne vacille pas. Yann Tambour, que ce soit en solo, dans ses projets précédents comme Encre, au début des Stranded Horse (qui s’appelait d’ailleurs Thee, Stranded Horse) ou accompagné de Ballaké Sissoko ou bien d’Eloïse Decazes (sur le titre « Monde », du dernier album Luxe).

J’ai choisi ce titre parce qu’il me console quand je suis triste et me donne gentiment envie de pleurer quand je suis gaie. Mais dans l’œuvre de l’élégant nonchalant (parce qu’il ne fait pas exprès d’être élégant) Yann Tambour, il y a des éclats de beauté partout. Que vous dire de cette reprise de Leonard Cohen duo avec Carla Pallone ?

De ce Gloria post-rock et instrumental ?

À part de les écouter, rien, c’est implacable de beauté. Débrouillez-vous avec ça.




 autres albums


 interviews


aucune interview pour cet artiste.

 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.