Groupe fêtant cette année ses dix années de carrière, Helium Horse Fly nous arrive de Liège avec un album de six titres, entre théâtralité, rock progressif et destruction complète des codes d’assemblage d’une chanson.

« Hollowed » nom de cet album, commence par l’obsédante chanson (est-ce une chanson ?) titre (non pas, car nous voulons y revenir, mais, car nous avons peur de deviner là où il veut aller) sorte d’incantation sur un drapé sonore uniforme qui rencontrera à la fois le free jazz et une forme de rock lourd aux suites de barrés clouant tout, la voix de la chanteuse, et le cercueil renfermant l’espoir d’une lumière.

Mais cette entrée n’aura pas asséché notre soif d’aller voir plus loin, car " ln A Deathless Spell " mettant en danger notre prédisposition au scepticisme face à un titre de plus de dix minutes, saura installer là une atmosphère tout aussi inquiétante qu’intrigante, nous faisant avancer, là où nous aurions pu rebrousser chemin. Le groupe sait y être subtil sans pour autant perdre une force qu’il aime mettre à notre disposition.

L’album semble construire une dramaturgie en plusieurs actes, tentant d’emmener l’auditeur sur la scène en l’englobant dans des atmosphères plus que dans des constructions mélodiques comme des appâts faciles à maitriser. À l’image de la sublime pochette, Helium Horse Fly fait appel à nos souvenirs de lecture de tragédies antiques, quand une forme d’austérité pouvait être anéantie par la colère des dieux, quand derrière le rideau imaginaire du théâtre de la vie pouvait se cacher l’imprévu. Helium Horse Fly s’est tapi derrière lui, il finira par vous surprendre, ou vous faire peur.