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Certaines oreilles n’ont pas fini de se remettre de ce disque, tombé un peu par hasard dans l’escarcelle de leurs propriétaires. Quant à leurs cerveaux, ils resteront marqués pour un moment par ce grand melting pot(es) de sons, rythmes, ambiances, environnements sonores variés, et tous plus inattendus les uns que les autres.

Aucun genre n’est attribuable à ce troisième album de T3mpsion, si ce n’est celui de grand remix chamboule tout doté d’un certain esprit anarcho-punk : airs martiaux, free jazz mâtiné de rock progressif, hip hop alternatif (offert par Black Sifichi, dont la voix est impressionnante. Rien à voir avec PNL, n’ayez crainte), electro noire, musique concrète ou bruitiste, new-wave, le tout passé au shaker. Au fur et à mesure de l’écoute de ce “Programmme en Or”, on se laisse facilement entraîner par des airs furibards, rapides, aux percussions toujours très présentes. Mais sans jamais vraiment savoir s’il faut taper du pied ou fuir. Et comment se sortir d’une écoute donnant l’impression d’être en plein champ de bataille ou au coeur d’un enterrement, entouré de zombies ?

Même la très belle et intrigante pochette en noir et blanc, réalisée par Marc Bruckert, brouille les pistes. Elle offre un visuel surprenant, des instruments de musique, des pédales d’effet, le fauteuil roulant de Denis Lefdup (qui a mixé et produit l’album), mais aussi une tronçonneuse et une perceuse, le tout présenté comme le seraient des jouets, tous accrochés à un socle commun. Impossible de savoir ce qu’il y a sur le disque avec un tel assemblage… En tout cas, pas de la musique pour enfants !

L’ambiance globale de cette oeuvre, car s’en est vraiment une, est volontairement alarmiste. Comme l’explique Frédéric Temps (aka T3mpsion), chez nos confrères de laspirale.org, “si nous sommes maintenant arrivé au fond du trou, la seule façon de remonter à la surface passe par une élimination des scories qui nous encombrent depuis trop longtemps. Rien n’empêche de le faire dans la joie, tout en dansant sur les ruines”. L’objectif est réussi. Espérons juste que ce disque ne serve pas de bande son à la réalité climatique que nous allons vivre dans les prochaines décennies…




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