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Difficile de résister à un groupe français qui revendique la fragilité comme étendard. Et comme nous partageons tous, plus ou moins, les mêmes références, qui dit fragilité dit obligatoirement Indie pop anglo-saxonne. Celle des années 80, bien sûr : The Pastels (dont la voix de Quentin Isidore rappelle souvent Stephen McRobbie), Felt ou (logiquement) les Smiths. La musique de Pastel Coast conserve néanmoins un pied dans la contemporanéité (du moins, dans une contemporanéité qui n’en démordrait pas du passé) puisque les compositions du groupe ne jureraient guère aujourd’hui sur une compilation Captured Tracks.

Une généalogie british qui s’exprime pourtant en plein univers Frenchy But Chic. Les paroles en français, distanciées et romantiques (on ne comprend pas tout car le chant, héritage shoegaze oblige, se noie dans les reverbs), possède une fausse désinvolture dandy, une manière de raconter avec neutralité la peine de cœur de l’été dernier (il faudra un jour recenser le nombre de formations enfantées par Week-end à Rome). Mais on y croit, et c’est finalement le principal.

Ce nouvel EP s’intitule Vague Noire. Comme vague à l’âme plutôt que dark wave. Car pas question de tomber ici dans le nihilisme musical, dans cette limite dépressive qui transforme certaines chansons en déclamations suicidaires, en points de non-retour. Pastel Coast pratique le doux spleen, identifiable, courtois, finalement très humble. À prendre ou à laisser ? Pour l’heure, on prend.




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