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Nous avions croisé la route de l’hyperactive Émeline Marceau l’an dernier par l’intermédiaire d’un des projets collectifs auxquels elle contribue à savoir Génial au Japon que nous avions eu le plaisir de compter parmi les participants du volume49 de nos compilations avec le rageur The Other Side.

C’est de l’autre côté de son engagement artistique que nous la retrouvons cette fois avec son projet solo Roseland initié en 2017 avec la parution d’un EP Behind The Walls que nous avions fait tourner au sein de la rédaction sur la chaude recommandation d’un ami qui nous voulait du bien. Non seulement, il avait raison, mais autant dire toute de suite que tout ce que ce premier EP laissait transparaître se confirme haut la main avec To Save What Is Left qui nous arrive aujourd’hui.

Une nouvelle fois, derrière le fourre-tout de l’étiquette DIY vite dégainée dés lors où l’on parle d’un projet solo autoproduit, se révèle une maitrise impressionnante des influences qui nourrissent les compositions (rock, pop, électro), leur spectres respectifs (du plus sombre au plus lumineux) en y insufflant une réelle identité que la voix sublime et les textes incarnent pleinement.

Il y a, dans cette quête d’explorations sonores, ce soucis d’honnêteté frontale et d’intransigeance peut-être pas une comparaison qui serait forcément biaisée, mais tout du moins un rapprochement dans l’attitude à faire avec celle de Maud-Élisa Mandeau et son projet Le Prince Miaou ou encore Émilie Zoe dans nos coups de cœurs plus ou moins lointains auxquelles on peut penser en filigrane à l’écoute de To Save What Is Left.

Le spectre émotionnel est, lui aussi, d’une ampleur folle. De l’énergie brute, noïse et rageuse de Too Much, Easily ou Delta en passant par la joie communicative d’hymnes (power)pop aux mélodies accrocheuses et oniriques imparables tels Old, The Window ou Faster Than You jusqu’à l’émotion à fleur de peau de (Christmas ou du bouleversant Tu n’arrêtes pas qui clôt majestueusement le disque, tout est là. Intense. Fort. Juste.

Ajouter à cela, le soin d’un artwork sublime signé Julien Graizely absolument sublime (Monsieur, c’est quand vous voulez pour un artwork ADA !), et vous avez là peut-être une des plus belles preuves que DIY ne veut pas dire faire n’importe quoi et encore moins d’importe comment.

Et peut-être aussi une des premières choses à faire quand l’heure de la fin du confinement aura sonnée : courir acheter ce disque et claquer la bise à votre disquaire préféré. Car, on peut s’interroger sur ce qu’il restera de toute cette période…dans une, deux, trois, quatre semaines… (je vous laisse voir selon votre niveau d’optimisme du jour), une seule est sûre, certaine : ce disque là, oui, pas de doute, il restera.




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