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C’est une panthère, c’est un dresseur de derviche tourneur numérique. Elle s’est Bagheera, elle n’esquive rien, féline comme Brigitte Fontaine, elle culbute comme King Ju, nous retourne comme le Jean Le-Loup de 1990. Lui c’est Lord Tératoïde, magnétiseur, ébéniste sonore dans la menuiserie de l’hypnoflip invasion. Les valises pleines, le passeport encyclopédique, l’ouverture grande comme l’espace qui éloigne les chaînes de télé de la vérité, ce duo signe un premier EP dévergondé et dansant, se promenant dans les jardins d’un Douanier Rousseau des écrans pixélisés sans jamais se tenir sur ses deux jambes, se transformant en une sorte d’araignée qui se serait rêvé boule de bowling, ratant sa figure pour finir par ressembler à Sheeva en plein court de yoga chez un professeur épileptique. Le propos détonant et déconnant assume la sortie de route pour faire ses preuves non loin de pays de De Groodt en absurdie, proche d’un surréalisme explosif sur un matériel dynamité.

Loin de notre univers habituel (quoique), ce EP va nous faire entrer dans la prochaine draft de NBA tellement nous serons capables d’arabesques rebondissantes (Bijou Aberrant). Il va nous hypnotiser s’amusant avec les jouets de Stromae avec la même syncope et le même rejet de la fluidité facile (Boa). On pourra facilement les retrouver dans des espaces mainstream via un « Sheitan » calibré comme un tube imparable avec le gimmick qui va très bien, puis chez les fous avec « J’ai un Nouveau Pull » vindicatif et récréatif. Le venin sera alors trop fort pour échapper à « Ma Délicieuse » pont avec l’Afrique, que la panthère et son dresseur traverserons en déchaînant une Méditerranée devenant un océan.

Un EP boulimique et sans limite, une boule d’énergie et de partage dans le respect d’un métissage culturel éclatant de vitalité.




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