Trio français formé de deux éléments masculins et de Tara au chant, Crumble propose sur ce disque une recette originale et assez efficace, qui mêle étroitement rock, électro et trip-hop, sur fonds de guitares tantôt lourdes tantôt plus discrètes. Les synthés y allant parfois de leur envolée, souvent spatiale et instaurant un climat qui retient l’attention, ou ornant la zik du groupe de ces nappes vaporeuses, idéal complément à la trame sonore imposée par le groupe. Le chant de Tara, la plupart du temps dans la langue de Molière, sinon en anglais, vient compléter le tableau et l’embellir. Et ce qui frappe au premier abord, c’est que Crumble, s’il rappelle certaines références rock et trip-hop, a su créer son univers et se démarquer de ses influences. Simplement, il les utilise en y prenant les éléments nécessaires à la construction de ses propres morceaux, à la création de son atmosphère singulière et prenante. Et cela fonctionne plutôt bien sur les onze morceaux de cet album qui forme un bel ensemble et dont il est difficile de distinguer un titre, chacun étant, à son niveau, assez accrocheur, et le tout d’une grande cohérence. Et ce malgré l’étendue de leur champ musical et le large éventail de sonorités déployé ici, qui font qu’à aucun moment, et en dépit de certains passages légèrement moins intéressants peut-être dus au chant en français (cet avis n’engageant que moi qui pense qu’ici, l’anglais aurait peut-être mieux convenu…), on ne s’ennuie en l’écoutant. Un Crumble, donc, créatif et inspiré, qu’on dégustera sans modération et dont on attend la suite avec impatience et une curiosité aiguisées par cette belle œuvre.