> Critiques > Labellisés



Pour finir l’année en beauté, en essayant de réparer ce qui peut encore l’être, je vous propose les « Volutes » du duo strasbourgeois composé de Christine Ott et Mathieu Gabry. Baume éblouissant sur nos plaies béantes que nous ne pensions jamais cicatriser, « Volutes » est une plongée dans un néo-classicisme qui en se débarrassant des montées post-rockiennes qu’elle pourrait appeler de ses vœux, nous offre une immersion, ou plutôt un vol sur les ailes d’un trio (rejoint ici pat la violoniste Anne-Iréne Kempf) qui fascine par sa faculté à se déplacer au grè des courants, même les plus infimes.

Ondes Martenot, mellotons et synthétiseurs analogiques échafaudent une atmosphère mélancolique et dépourvue des aspérités, nous proposant l’introspection plutôt que la représentation. « Volutes » est à la fois bouleversant et fascinant, surtout dans sa méticulosité (« Odysseus » est une œuvre digne de Kubrick, tant la moindre seconde est considérée comme un élément indispensable.). C’est une ivresse qui nous gagne, notre oreille interne déboussolée, la perte joyeuse de l’équilibre, la porte grande ouverte vers des horizons multiples à survoler. « Volutes » est assurément et probablement involontairement une œuvre qui va à l’encontre de son époque. En ne surlignant rien, en s’échappant des zones d’ombre, elle nourrit notre espoir l’anticorps de l’émiettement progressif de notre perte d’envie. Un disque pour s’enfuir, un disque pour le désir et pour revoir le ciel.




 autres albums


aucune chronique du même artiste.

 interviews


aucune interview pour cet artiste.

 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.