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C’est en provenance d’Aix en Provence que nous arrive ce son. Car oui Corpernic c’est un déjà un son, et en avoir un est une prouesse alors qu’ils sont des milliers à ne chercher qu’a en reproduire. C’est aussi un non-style, ou plutôt une profusion qui trouve ses racines dans le garage et le stoner du début des années 2000, mais qui a vite opéré des boutures avec le psychédélisme. Décapant, le disque l’est dans son ajout de bruits, donnant une dimension presque cinématographique à ses chansons, installant des climats des personnages pouvant aller jusqu’à une forme d’orgasme (Bingo). À l’instar de groupe comme les suédois de The Hives, Copernic doit prendre toute sa dimension sur scène, mais cela n’empêche pas les français de dégager quelque chose d’animal sur disque (« The Hardest Way » pourrait faire monter la température chez les couples.) , sans jamais négliger des parties mélodiques aux éclats passant à travers le nuage inquiétant que l’ensemble installe. Avec ce titre d’un film improbable d’Ed Wood (On entend tout au long du disque des sons typiques des films de science-fiction des années 50/60 comme sur le tubesque « Shate It, Brain ! » ) Copernic ne néglige pas non plus une ironie débordante, un sens du burlesque (Cloudy Afternoon) entre rock n’roll façon Marty McFly et fougue possédée (Dog Dog). Ce sont 19 morceaux qui nous sont proposés qui a certains égards ne sont pas sans nous rappeler le « Teenager of the Year » de Frank Black dans cette manière de nous essorer sur un temps long, sans que jamais nous ne demandions à sortir du tambour dans lequel le disque nous a installé. Le plus difficile sera de choisir tant l’album regorge d’ambiances de structures différentes, même si « Golden Maze » est peut-être le condensé le plus fou de ce disque. Un titre échevelé, où « One Step Higher » pourrait nous inciter à mettre de la gomina dans les cheveux et d’inviter notre compagne pour un rock tout aussi endiablé que déstructuré, ou pour une discussion plus caliente dans un bar de Pulp Fiction (Pilot), ou pour une montée sous substance avec le vaporeux et psyché « Horses » entre Django Djando et Kula Shaker. C’est jusqu’au bout que Corpernic va nous surprendre et nous estomaquer. Avec « Where The Wild Things Are », morceau en trois actes d’une intensité rare. En nous laissant avec « Spotlights, » le groupe fait presque un bilan, arpentant au volant d’une berline les rues sans lumière d’une ville sans lune, cherchant une devanture où trône les néons de « Cosmic Pizza for Space Warriors ». Gigantesque.




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