Je ne vais y aller par quatre-chemins, pour ne pas vous saouler, mais aussi pour adopter la même démarche que Top Left Club. Groupe de Brighton formé en 2020 par Jimi Dymond, Mac Daddy (Rotten Foxes), Johnny Hartless et Tim Cox (tous les deux de Skinny Milk), TLC a conçu cet album dans une urgence créatrice démoniaque, enregistré sur un vieux studio portable 8 pistes dans une chambre, chez Johnny. Comme les fruits sucrés de l’été, Top Left Club a alors éclaté en bouche (enfin en oreille) explosant au contact du sol dans une orgie sonore directe, le sucre remplacé par une épice redoutable. Ce disque est comme un mantra de 25 minutes (les 12 morceaux dépassent rarement les deux minutes.), un soin pour l’esprit et une bonne suée en prévision pour le corps. C’est poussé par le manque de concert (merci donc pour une fois le COVID) que les quatre lascars au look discutable décidèrent de jouer des morceaux synth punk de façon rapide et accrocheuse, et le résultat va peut-être au-delà des espérances, car « Shoulders at 90 » est une lessiveuse dans laquelle un détacheur couleur mettrait un joyeux bordel. Ce disque est donc l’antidote parfait à l’heure où ne parlons que de vaccin. Une potion magique qui vous donnera le sourire le matin alors que la petite troisième vient de vomir sur ses vêtements, que votre manager vous inondera de mail et que votre épouse vous annoncera que ce soir, ce sera gratin de brocolis. Vous, vous en fouterez, car vous n’avez plus qu’une idée en tête, mettre en boucle ces 25 minutes qui chassent l’ennuie et qui titille de façon joyeuse notre envie de bonnes chansons directes. Un esprit tarantinesque dans le faux pastiche (même dans la pochette) et une prédisposition évidente pour des arts martiaux hilarants.

Le mot de la fin au TLc : « Des morceaux bruts, purs, chargés d’une énergie viscérale qui satureront chaque coins de votre esprit et pourront, potentiellement, changer le cours de votre vie » - Je vous l’assure il n’en rajoute pas. Merci Top Left Club