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Il y a huit ans, le duo Rhume concluait par le titre Je vais pas me coucher comme çà leur premier album qui avait bien dynamité notre été 2013 avec une poignée de tubes imparables de Biarritz aux Baignots en passant par une Tempête dans un verre d’eau dont nous étions sortis chamboulées par le vertige des mots et la puissance des rythmiques électroniques.

Il faut bien l’avouer, l’idée que la cuite ai été sévère au point de plonger le groupe au point de dissolution dans la foule qui illustrait ce premier LP avait fini par nous gagner, et c’est une sacrée belle surprise que de retrouver Laurent Dussarte et Maxime Saint-Jean, en toute logique au lit ! pour le réveil en 2021.

Sur ce second album, le duo toulousain prouve dès les premiers instants que l’énergie et la demi-folie (au bas mot) qui les animait il y a quelques années sont toujours bien présentes. Rhume en trente-six minutes pétantes, se repositionne à la croisée des genres (rock, pop, hip-hop, électro, noise, punk) sans jamais être au milieu vraiment d’aucun pour composer des morceaux ou la trame basse-batterie-synthé structure les compositions tantôt lascives, hypnotiques et légèrement contemplatives sur Dans tes yeux, Attention cheval, Cinq minutes avant la fonte ou le slow en trompe l’œil que constitue Pharaon.

Ce dernier morceau pourtant, dans sa dernière partie, bascule vers un versant beaucoup puissant et énergique qui transcende également Centres nerveux, l’irrésistible Funerarium, In situ et l’impeccable Train fantôme.

Ce qui impressionne également à l’écoute de ce second album est bien évidemment l’urgence, l’énergie folle qui le porte, la voix à tout rompre et les textes qu’elle scandent.

Il y a quelque chose d’assez unique (même si il est possible de tirer des connexions plus ou moins directes vers des groupe comme Gontard, Poupard, Bleu Russe ou le groupe obscur, inconnu, mythique, culte mon cul qui vient de signer son dernier album) dans le regard porté sur la société.

De nos intimités et petites défaites plus ou moins glorieuses, à ses grands enjeux politiques et sociétaux et le regard est à la fois lucide, par instant totalement fou et follement drôle. La bonne distance pour éviter l’ironie distanciée, la posture et atteindre une forme de lucidité et sincérité touchante à défaut de vérité absolue, par nature utopique. Peut-être la seule recette pour nous permettre de rester à flot, en alerte, en Vigilance rose pourquoi pas et surtout…prêt à mettre la gomme : Maintenant !

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