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Certains albums manquent de carburant, s’essoufflent dans les côtes et s’arrêtent tristement en broutant à quelques dizaines de minutes de la ligne d’arrivée.

Ce n’est pas le cas d’Akene, le nouveau disque de Gontard, un album qui a largement fait le plein de super (références) avant de se lancer sur l’autoroute de plus en plus encombré de la pop francophone qui ne rougit plus en écoutant des 45 tours de variété oublié.

Cette pop qui devient belle et fière quand elle ose se métisser, quand elle aborde des champs lexicaux désertés et et des rythmes cadencés mais pas cadenassés.

Ici la très belle production fait écho à un rêve de rencontre entre Nino Ferrer, Lucio Battisti et Tony Allen, sur un rond point dromois, entre 2019 et 2029, la rage bien calée entre le ventre et la voix et les yeux cachés par la chevelure d’une amoureuse, ou par sa propre méche suante.

Car ici ça turbine, ça mouline, ça roule vers le Nord, l’Est, l’Ouest ou vers le Sud, mais pas trop loin vers le Sud, car Gontard tomberait trop vite dans la mer, et notre époque a besoin de cette voix qui chante si doucement, l’amour, les luttes et les lendemains qui prennent le temps d’appeler par leur prénom Anémone, Mahalia ou Cédric.