Après “My Days in Cosmos”, premier album paru en 2020 sur le label In Silico Records, Lucas Benmahammed récidive et nous livre un “Ego Trip” sensuel et partageur, en dix titres d’une chill-pop caressante aux références soignées.
L’éclectique vannetais, qui se présente comme un “prolétaire moderne” (ça veut dire quoi ?), n’est pas inconnu dans nos contrées puisqu’il officie au sein des estimables Born Idiot - dont le “Full Time Bored” fut ici en son temps chroniqué - et collabore avec les fines gâchettes de The Slow Sliders.
“Ego Trip” est un phantasme de producteur, où tout se rejoint, tout se mêle, tout s’emmêle : dans un même morceau, on peut entendre un phrasé à la DC Basehead suivi de guitares strokiennes (“Couch Revolution”), des réminiscences de lounge music assaisonnées de pop psychédélique (“Amnesia”), un groove 70s portant des mélodies French Touch à souhait (“Sulla Luna”).
Le coeur de l’album en constitue également le sommet. Mentions spéciales à “Vizions”, son chant lennonien, son refrain entêtant et ses délicieux choeurs conclusifs, et à “The Waltz”, pour son esprit Julian Casablancas. “Ego Trip” est d’excellente facture et hyper bien fichu mais Dude Low n’est jamais aussi excitant que lorsqu’il (se) lâche la bride : cher ami, un peu moins de trip, un peu plus d’ego !