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Longue plage instrumentale composée par le quatuor nantais Spelterini, formé en 2017, « Paréidolie » fait suite à un premier album bicéphale paru il y a trois ans sur le label défricheur Kythibong (Chocolat Billy, Will Guthrie, L’Ocelle Mare, etc.). « Pergélisol / Chorémanie » posait les bases d’un radicalisme post-punk minimaliste qui trouve son prolongement dans le bourdonnement krautrock d’une symphonie drum et drone à haute valeur ajoutée – entre Radian et Mosquitoes, influences revendiquées dans sa biographie par le super-groupe, moitié Papier Tigre (Pierre-Antoine Parois, Arthur de La Grandière), moitié Chausse Trappe (Meriadeg Orgebin et Nicolas Joubaud).

Que percevait la funambule italienne Maria Spelterini, perchée sur un fil tendu au-dessus des chutes du Niagara ? Dans le tumulte des flots, dans l’horizon éclaté, dans l’attente apeurée de spectateurs empathiques, mais aussi à l’écoute de « Paréidolie », se dessine un rite incantatoire jusqu’au vertige, jusqu’à la chute et l’espoir qu’il ne s’agit que d’une illusion : la rythmique se tait, le dernier tiers du morceau devient vrillement sinusoïdal, électrifié à l’angoisse, des cymbales réverbérées sonnant la fin de la représentation et de la transe dans laquelle nous étions plongés, le rideau se ferme. Reste à savoir où nous allons nous réveiller : dans le public, soulagé que la funambule soit parvenue de l’autre côté, ou toujours sur le fil, à contempler le vide et les ombres qui nous invitent à les rejoindre.




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