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  • 26 septembre 2012 /
    Cat Power
    “Sun - (Fallait pas le chroniquer)”

    rédigé par FLK
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Ah, je vois d’ici les titres : Sun, le disque lumineux, le disque de la maturité, enfin on va pouvoir danser sur du Catpower ! Eh oui, amateur de chansons tristes passez votre chemin : ici tout brille, à grands renforts de beats tirés des meilleurs du genre (cet effet de compression de la grosse caisse, une innovation !- Sun), de voix à la sauce auto-tune - un vrai régal (Sun, 3,6,9), de basses hypnotisantes et disco (Ruin), de boîte à rythmes vintage (Manhattan). Une révélation : il suffit d’ajouter ces merveilleux effets pour être à l’heure 2012, l’hipster du réveil matin. Quelques sursauts ça et là (Always on my own, Human being) nous rappellent la Chan Marshall d’avant, et ce qui pouvait passer alors pour de la fragilité et avait une force intrinsèque devient maintenant de la maladresse : des voix volontairement mal ajustées et le morceau sonne faux dans ce recueil de chansons à danser ; un titre en 4 accords (souvenez-vous de Nude as the news) se dilue maintenant dans une impro indigeste de 5 min (Manhattan). Pire, un morceau de 10 minutes (Nothin but time) qui tient sur 2 accords, et qui tel un supplice de Tantale, nous entraîne sur une route dont on ne peut s’échapper, bordée de "heroes" de pacotille (ah le piano et le "superhero" en hommage appuyé). On prend en stop un Iggy Pop peu inspiré dont on se demande ce qu’il fait là ; encore que ces derniers temps, ses fréquentations laissent-elles à désirer. Avec ce disque, Catpower rend encore plus floue la frontière entre le bon et le mauvais goût, l’indie et le mainstream, à l’instar de l’horrible titre Beth/Rest qui clôt le dernier album de Bon Iver. Vous êtes prévenus. Fallait pas le chroniquer.

FLK