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Le monde de la musique contemporaine est une toile vaste et complexe, où des artistes visionnaires travaillent sans cesse à repousser les frontières de la créativité. Jean-Philippe Goude est l’un de ces visionnaires, un nom qui résonne dans les cercles de la musique expérimentale depuis des décennies. Son dernier opus, "Salon Noir", est une exploration audacieuse des possibilités sonores et une œuvre qui embrasse un auditeur fasciné. Ce dernier projet s‘inscrit dans la lignée de l’héritage musical du compositeur mais ici avec une nouvelle dimension autour des textes et du chant. Nous sommes dans une expérience immersive qui nous emmène au cœur de l’univers complexe de Goude, jouant sur les répétitions lancinantes et embrassant des éléments du classique, de l’électronique et de l’expérimental pour créer une symphonie moderne que l’on explore telle une œuvre picturale complexe construite sur différents niveaux de lectures.

L’album commence par une ouverture majestueuse qui nous plonge dans un monde sonore mystique et inspiré. Le piano tel un protagoniste, oscille entre des mélodies lyriques et des séquences électroniques hypnotiques. L’orchestration subtile de cordes et de cuivres vient ajouter une profondeur à l’ensemble, créant un paysage sonore d’une richesse rare. On oscille au fil des propositions entre la douceur mélancolique d’une mélodie comme dans « Ailleurs » et l’intensité grave d’« Aux Solitudes ». Les différentes pistes de l’album construisent ainsi une histoire musicale captivante qui plonge dans les méandres organiques du cerveau humain et de ses sentiments.

Ces sentiments qui se bousculent et s’entrechoquent : la joie se mêlant à la rage, la tristesse à l’espoir et le tout fusionne et se sublime grâce, en particulier, au chant et chœurs éthérés (du contre-ténor Paulin Bündgen) qui apportent incontestablement une profondeur émotionnelle supplémentaire à l’album.

Ce projet musical ambitieux qui reflète l’âme et les influences culturelles variées de son auteur, maintient l’auditeur en haleine. « Salon Noir », qui fait, entre autre, référence à la pièce maîtresse de la Grotte de Niaux joyau de l’art pariétal en appelle aux origines de l’homme et de son besoin primitif de créer. Dans cette œuvre, se rencontrent l’obscurité et la lumière, où se mêlent le passé et le futur, les légendes anciennes et la science-fiction, la chaleur vibrante du bois des instruments et la technologie sans limites des sons digitaux.

Jean-Philippe Goude prouve, une fois de plus, qu’il évolue dans un espace-temps qui lui est propre. Il nous invite le temps d’un album dans son multivers musical, à nous d’y pénétrer, en intellectualisant son écoute ou en total lâché prise.




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