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Deux guitares électriques, un violon alto et un violoncelle. Sur le papier, des frissons. Musique de chambre rock, dédiée à l’improvisation, aux accordages alternatifs, aux instruments préparés et à la recherche d’un langage commun. Les italiens tellKujiiraAmbra Chiara Michelangeli, Francesco Guerri, Stefano Calderano et Francesco Diodati – dont le patronyme évoque un yōkai, fantomatique squelette de baleine porteur de malédiction, avaient au printemps dernier, avec le morceau Piece Sombre, délivré un prometteur présage de leur album éponyme, publié par le label Superpang Records (The Hollows, Hugo Lioret, Ale Hop) : avant-garde hypnotique à la lisière du post-rock, de Steve Reich ou d’un Warren Ellis sous LSD, l’œuvre du quatuor rédige en cinq plages atmosphériques un bréviaire des cordes, telles qu’usées par des mains expertes et néanmoins aventureuses. Curiosité, à l’heure où la discographie de jeunesse de Thomas Alan Waits est (enfin) (faisant fi du cliché du mangeur de cailloux imbibés de scotch) (la boisson) réévaluée à la hausse, Tomwaits se traduit en stridences et grondements, à l’image des clowneries grinçantes qui firent la gloire tardive de son auteur. Plus loin, sur Interior Sketch, majesté des fréquences basses agrémentées de motifs répétitifs de guitare : verbum spienti sat est. Un seul mot suffit au sage, ou une seule note, mais la note parfaite, celle qui dix minutes durant nous emporte vers le chaos. Rêverie éveillée, anarchique et sensuelle, de quoi effectivement tromper les dieux morts en nous.




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