On retrouve quelque chose de l’ordre de Blackstar (David Bowie) sur le dernier album de John Cale. Ça doit être la voix - souffle court - ou peut-être bien New York, en tout cas on ne peut pas échapper à la référence. Les morceaux défilent et laissent filer des accords sur « Calling You Out » on appréciera les effets d’écho et de modulation des choeurs, probablement chantés par Cale lui-même. Quelque chose d’océanique se passe sur ce morceau, le troisième titre de l’album.
Comme souvent sur de précédents albums de Cale, la voix et même les textes évoquent la souffrance, les percussions et autres sons métalliques sur-ajoutant cette ambiguïté difficile à chanter, que Bowie réussissait à sublimer sur ses derniers albums. Une préférence pour « How We See The Light » tant le rythme syncopé, hypnotique, englue l’auditeur dans une sorte de tambourin neuronal.
Cependant ça ne suffira pas, l’album POPtical Illusion alimente pourtant la machine à émotions, mais ces dernières sont tellement étouffées sous les haches robotiques des claviers, sous les muffled voices, sous les soli (pseudo) futuristes, que l’on reste sur notre faim, les morceaux sont trop courts, il n’y a rien à changer à cela, ils sont trop courts. On se croirait piégé soit au coeur du film Cube soit dans un des tableaux de la Nouvelle Objectivité. On en sort essoré et pressé comme une vieille chemise sale.