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Ma première rencontre avec le groupe écossais BMX Bandits remonte au début des 90s et un inoubliable concert des Little Rabbits à Quiberon, à l’issue duquel j’avais acheté la mythique compilation cassette Heol, publiée par le label Karen : Philippe Katerine y côtoyait Les Freluquets et autres Chelsea, ainsi que Saint Christopher, chouchou de chez Sarah Records. Cette cassette, je l’ai écoutée un milliard de fois, et rien que l’irrésistible Strawberry Sundae me donne aujourd’hui encore des frissons, tant la ritournelle catchy composée par le gang des BMX (pour la référence, voir le film australien BMX Bandits, réalisé par Brian Trenchard-Smith et où l’on retrouve une jeune Nicole Kidman pas encore tomcruisée) reste solaire, pas pris une ride, j’adore. Par ailleurs, les BMX Bandits – menés par Duglas T. Stewart, présent depuis les débuts en 1985, et qui virent passer en leurs rangs des membres de Teenage Fanclub, The Vaselines et The Pastels – étaient typiquement le genre de groupe dont les fans se passaient les disques sous le manteau, comme le code secret d’une luxuriante caverne d’Ali Baba pop, tandis que des artistes tels que Kurt Cobain les vénéraient. Carrière prolifique et néanmoins discrète, qui se poursuit avec Dreamers On The Run, douzième album co-produit par le guitariste Andrew Pattie et édité par le label allemand Tapete Records (Pete(r) Astor, Bill Pritchard, Robert Foster, nous sommes entre gens de bons goûts, non ?). De l’inaugural Dreamers On The Run – symphonie miniature lounge, portée par de magnifiques harmonies vocales et un clavecin tout à fait charmant, telle que rêvée par Burt Bacharach – au conclusif Digital Dreamers, court instrumental electro 8 bit baroque, nous voilà plongés dans onze compositions ourlées, desquelles ressortent un enjoué Setting Sun (The Everly Brothers meet The Beach Boys ?), la poignante ballade What He Set Out To Be (évoquant The Mamas and the Papas) et le soulful syncopé aux couplets addictifs The World Was Round (quelle basse !). Certes, tout n’est pas parfait, à l’instar d’un My Name Is Duglas (Don’t Listen To What They Say) dont on peine à percevoir l’intention expérimentale, ou du trop badin et décousu Hop Skip Jump (For Your Love), mais on ne boudera pas notre plaisir : en matière de pop inventive finement ouvragée, pour peu que l’on soit sensible à ce genre de registre, BMX Bandits fait le job, c’est indéniable.




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