Joan Wasser est un perle rare. Comme une perle qui se respecte elle se cache, et ne se laisse découvrir qu’aux plus audacieux, aux plus gourmands. Car derrière l’austérité d’une pochette magnifique , qui semble toute droite sortie d’une salle sombre du Louvres, « to survive » est une merveille de songwriting rehaussée par une production est des arrangements à faire passer le jeu de Federer pour une sombre besogne. Loin d’Anthony, Joan s’est entourée entre autre par David Sylvian et le très cabotin Rufus Wainwright. De passage, sans être une caution, les deux pigmentent cette musique qui doit à part égale à la soul au R&B et au jazz. « To survive » est aussi un disque courageux, loin des modes du kleenex, rejoignant les premiers albums de la belle Fionna Apple, un gros brin de talent en plus. C’est un disque sublime, qui ne concède rien à la facilité, mais qui traversera le temps sans problème, à l’image d’un tableau de maitre. On vous conseillera le dialogue entre « to be loved » et « to be lonely », mais on pourra aussi vous conseiller « hard white wall » ou « start of my heart », au final on vous invitera à tout écouter. Laisser la lune prendre le pouvoir, sortez le champagne, allumez les bougies, cassez la vulgarité ambiante autour de vous au préalable, appuyez sur lecture et profitez. Une « furious » envie de n’écouter que ce disque.