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Nous avions croisé Vincent Dupas avec un premier album au nom évocateur « I Hope You’re Well, I Am And I Send You My Fingers ». De ce premier effort nous avions dégagé une ligne directrice, celle d’une éloge de la lenteur, qui ne trouvait qu’un écho équivalent dans le "Dead Man" de Jarmusch. Quelques années plus tard, Vincent semble s’être raccordé sur le courant alternatif, sans aucun fusible, regorgeant d’une sève nouvelle. « The Mentor » ne dénoterait pas un soir de Woodstock, pendant lequel Vincent se produirait avec son The Band à lui pour y chanter des chansons aussi explosives que « The Sea Sprays », aussi tendues que « Stars Are Falling », mélangeant sa passivité feinte, avec une tension qu’il irait chercher chez un Neil Young qui ferait copain copain avec un clavier vintage et malade. Si l’on regrette la claque qu’avait représentée cette éloge du doigt coupé, on ne peut qu’aimer ce réveil, et ce voyage, flirtant avec un hédonisme passé qui ne reposait que sur de la fumée, et une introspection plus de notre époque, qui lutte avec des stridences et des cordes coupantes, pour ne pas plonger dans une morosité qui elle nous arrive avec la vitesse de la lumière. Vincent Dupas ne connaître jamais la boite automatique.