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La sagesse de la musique ne demande pas toujours des héros, parfois elle demande juste des apôtres, non des dieux, des apôtres pour poursuivre le chemin, sans risque, mais avec les leçons de décennies et sa cohorte de fideles. Ces ambiances sont connues, ces plages déjà écoutées, mais ces sons et mélodies creusent nos mémoires jusqu’à trouver l’émotion. Il n’est pas facile d’être fidele aux anciens et aller plus loin qu’eux, c’est un risque, ou l’on ennuie, ou on luit. Lumière ce fait en ce cas. Avgvst suit cette route qui ébranlait mes ciments d’adolescent, quand mes mercredis se passaient chez le disquaire entre les New Rose et Mute, les 4AD. Les écouter est comme pousser cette porte de verre, et toucher le carton des pochettes, sortir ce disque noir et le poser délicatement sur le tourne disque, leurs mots (rares) rappellent les idéaux lumineux des premiers Depeche Mode, ces paroles rouges, ces phrases engagées, bien que chez eux la voix est bien plus un instrument musical qu’un instrument d’oraison. Leurs mélodies volent telles des Cocteaux twins, des clan of Xymox, obscurs comme armoires fermées, énormes comme steppes infinies, des atmosphères puisées dans les spleens de Joy Division, les fêtes inquiétantes de Trisomie 21, ces océans longs de « And also the trees », cette fébrile lumière qu’on trouve au plus sombre de nous. Alors voila nos deux bergers, femme et homme, prêts à nous mener aujourd’hui sur ce chemin d’hier, avec talent, studieux de leurs ancêtres, et conscients des milliers de groupes qui jonchent ce sentier. Alors si la bible, ou le manifeste, sont déjà écris, reste à découvrir quelle lumière les élèvera plus haut que les autres, c’est là une science indécise, humaine, chacun vivra cette émotion plus qu’une autre, ou moins. Cette musique trouve des adeptes dans chaque maison ou l’obscurité autant que l’envie de clarté attrapent nos ouïes, une musique de chambre pour grandes peuplades. Nos pasteurs/militants sont jeunes et savent déjà beaucoup, dans cette sagesse de ne pas être dieu, mais de devoir mener un peuple, réside un destin, dont je me ferai brebis avec plaisir.




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