> Critiques > Labellisés



Cette rentrée chez SBHRR est à la fois excitante, et quelque part inquiétante ou frustrante, car les frères Nubuck semblent n’être pas là de sortir une suite à une discographie remarquable, et remarquée ici même. Car après le « Bagarres Lovesongs » de Gontard ! que nous avons eu l’honneur de retrouver sur le dernier volume des compilations ADA, c’est au tour de Rémy Chante de nous livrer son album, sous le nom de Chevalrex. Le disque a pour nom « Catapulte ».

Déjà soulignons la beauté de l’objet. Tiré à 200 exemplaires tous pourvus d’une pochette différente, une image (réalisée par l’artiste belge Benjamin Demeyere) en 3D en relief imprimé sur le carton qui accompagne un superbe vinyle bleu. Et comme cher SBHRR ont pense à tout, les lunettes 3D sont fournies avec le disque.

C’est « Le Désert Commence Là » qui ouvre, un titre mélancolique à la lisière du vachard. Ici l’électro binaire se mêle avec talent à des cuivres échappés de chez Calexico. Chevalrex en 3 minutes gagne déjà le combat, je suis à terre. Le « Bas Relief » est un titre qui avec ses quelques notes de piano, nous donne la chaire de poule que Paulette transformera en larmes. Par contre on ne pleurera pas « Vers Les Tombes » un titre enjoué. On passera sur l‘instrumental « La Place du cœur » seul petit bémol, car dans l’ensemble les instrumentaux sont magnifiques. « Polina » qui clôt la Face A, me donne toujours le frisson, repensant à la mélancolie de mon grand-père, tout à la fois contrarié d’avoir quitté son pays et meurtri de ne pas arriver à s’intégrer dans celui d’adoption, malgré des efforts exemplaires. « Polina » avec la teinte balkanique (on pense à Kusturica) apportés aussi par des jeunes Russes et un certain Dolgon, à avant tout une portée universelle.

« Morse » semble sortir de « Remué », « L’Etna & Mourir » d’un film de Téchiné, et « Forcément Féroce » d’une escapade de Pierre Henry dans des terres bucoliques. Cet instrumental est une bénédiction pour les oreilles. Il pétille, il éclate, il charme, il caresse, et nous jouons avec lui sans jamais nous ennuyer. Il nous amène vers ce « Mariage Tahitien », vignette, morceau dans lequel les oiseaux nous accueillent, une chanson douce amère au ukulélé.

« Catapulte » est donc un disque plein de reliefs, bien plus qu’une parenthèse d’un des Frères Nubuck.




 autres albums


 interviews


 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.